6 septembre 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1488-0946
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1929-7017
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Francis Moreault, « La question du mal : éthique et politique chez Hannah Arendt », Éthique publique, ID : 10.4000/ethiquepublique.2217
Cet article essaie de réfuter la thèse de Luc Ferry selon laquelle la formule de Hannah Arendt « la banalité du mal » signifie qu’elle attribue la responsabilité des crimes de Eichmann non pas à Eichmann lui-même, mais au contexte historique dans lequel ce dernier évoluait, c’est-à-dire l’Allemagne nazie. L’auteur démontre que, pour Arendt, Eichmann peut certes évoquer le contexte historique dans lequel il travaillait pour atténuer la portée de ses crimes, mais qu’il est néanmoins responsable de ses actes. Il souligne que la formule d’Arendt ne s’adresse pas tant à Eichmann lui-même, mais qu’elle constitue une critique implacable de la gestion des administrations publiques. Le cas Eichmann illustre les dangers d’une gestion hiérarchique et autoritaire des « ressources humaines » dans les États occidentaux. Rejetant ces rapports autoritaires, l’auteur en appelle au développement de l’éthique organisationnelle.