Désobéissance civile et dénonciation gouvernementale : le cas d’Edward Snowden

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L’acte de dénonciation d’Edward Snowden était-il un acte de désobéissance civile, comme le proclament ses partisans ? À mon avis, ce ne l’était pas, car il ne faut pas confondre dénonciation gouvernementale et désobéissance civile. La dénonciation gouvernementale, c'est-à-dire l'acquisition et la divulgation non autorisées d'informations classifiées sur l'État ou le gouvernement, est une forme de « vigilantisme politique » qui implique la transgression des limites entourant les secrets d'État, et ce, dans le but de contester l'attribution ou l'utilisation du pouvoir. Cela peut néanmoins se justifier – comme dans le cas d’Edward Snowden –, si cela se fait de manière appropriée et que sont divulgués certains renseignements que le public se doit de connaître et sur lesquels il y aurait lieu de délibérer.

Was Snowden’s whistleblowing an act of civil disobedience, as his sympathizers claim? I argue that it wasn’t, and that government whistleblowing should not be confused with civil disobedience. Government whistleblowing, that is, the unauthorized acquisition and disclosure of classified information about the state or government, is a form of ‘political vigilantism’, which involves transgressing the boundaries around state secrets, for the purpose of challenging the allocation or use of power. It may nonetheless be justified—as Snowden’s whistleblowing was—when it is suitably constrained and exposes some information that the public ought to know and deliberate about.