Biodiversité et viabilité de l'agriculture paysanne dans la Réserve de Biosphère Sierra de Manantlán, Mexique

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12 novembre 2013

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Jardel Peláez Enrique J. et al., « Biodiversité et viabilité de l'agriculture paysanne dans la Réserve de Biosphère Sierra de Manantlán, Mexique », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.1426


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La biodiversité est une propriété fondamentale de la vie et une composante essentielle des processus éco-systémiques de régulation des conditions environnementales et d'approvisionnement des ressources naturelles dont dépendent la subsistance humaine et, particulièrement, la production agro-alimentaire. La conservation d'une partie importante de la biodiversité repose sur la pérennité des systèmes agricoles traditionnels. Le cas de la Réserve de Biosphère de la Sierra de Manantlán (RBSM) – région montagneuse de la partie occidentale du Mexique –, nous permet d’analyser le potentiel et les limites des aires protégées, en ce qui concerne la conservation de l’agro-biodiversité, c’est-à-dire, la variété des espèces cultivées et sauvages, des agro-écosystèmes et des habitats sauvages associés dans les paysages ruraux. La conservation de la téosinte Zea diploperennis et d'autres espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées, des variétés de cultures traditionnelles comme le maïs et d'autres espèces et habitats associés aux paysages agricoles, a été l'un des objectifs de la RBSM depuis sa création, il y a 25 ans. Mais les systèmes agricoles, dont dépend la conservation de l'agro-biodiversité, ont subi un processus de transformation en raison de changements culturels, économiques, sociaux et démographiques dans les communautés agraires, de politiques de développement économique, de pressions exercées sur l'exploitation commerciale des ressources naturelles (ressources minérales, forestières, génétiques) et de nouvelles formes de marginalisation. La conservation de l’agro-biodiversité a été un thème marginal de la politique de conservation. Bien que la gestion des réserves de la biosphère fasse partie des objectifs de conservation afin d’avoir une utilisation durable des ressources naturelles au profit du développement local, il y a actuellement une tendance régressive vers l’approche conventionnelle de la protection de la nature, qui exclut ou limite les activités humaines, en imposant des modalités d'utilisation du sol qui impliquent des coûts directs pour les propriétaires terriens, accentuant ainsi la situation de désavantage des paysans. Face à cette situation, la conception et la mise en œuvre des programmes de conservation devraient envisager des instruments qui compensent les conditions exceptionnelles créées par les aires protégées. Ceci, dans le but de mettre en œuvre des actions visant à renforcer les institutions communales, la création de mécanismes pour assurer la participation effective de la population locale dans la gestion des réserves et le renforcement des capacités, la réappropriation des connaissances traditionnelles et des techniques de gestion durable des ressources naturelles, et la conception de nouvelles formes de gestion du territoire, permettant la conservation des écosystèmes et de l'agro-biodiversité, l'autosuffisance alimentaire et l'amélioration des conditions de vie de la population rurale. L’agriculture paysanne offre des possibilités de formes alternatives de production agricole durable et de conservation de l’agro-biodiversité compatibles avec la protection de la nature.

La biodiversidad es una propiedad fundamental de la vida y un componente esencial de los procesos ecosistémicos que regulan las condiciones ambientales y proveen los recursos naturales de los cuales depende el sustento humano y, particularmente, la producción agroalimentaria. La conservación de una porción significativa de la biodiversidad depende de la persistencia de los sistemas de agricultura campesina tradicionales. El caso de la Reserva de la Biosfera Sierra de Manantlán (RBSM), una región montañosa del occidente de México, muestra a la vez el potencial y las limitaciones de las áreas protegidas para conservar la agrobiodiversidad, esto es, la variedad de especies tanto cultivadas como silvestres y los distintos hábitats asociados a los agroecosistemas en el paisaje rural. La conservación del teocintle Zea diploperennis y otros parientes silvestres de plantas cultivadas, de variedades de cultivos tradicionales como el maíz y de otras especies y hábitats asociados al paisaje agrícola ha sido uno de los objetivos de la RBSM desde su creación hace 25 años. Sin embargo, los sistemas agrícolas campesinos, de los cuales depende el mantenimiento de la agrobiodiversidad, han sufrido un proceso de transformación debido a cambios culturales, económicos, sociales y demográficos en las comunidades agrarias, a políticas de desarrollo económico, a presiones sobre la explotación comercial de los recursos naturales (recursos mineros, forestales, fitogenéticos) y a nuevas formas de marginación. La conservación de la agrobiodiversidad ha sido un tema marginado en la política de conservación, centrada en la protección de especies y espacios silvestres. Aunque el enfoque de gestión de las reservas de la biosfera integra objetivos de conservación con el aprovechamiento sustentable de los recursos naturales para el desarrollo local, actualmente existe una tendencia regresiva hacia el modelo convencional de protección de la naturaleza excluyendo o limitando las actividades humanas e imponiendo modalidades de uso del suelo con costos directos para los propietarios de la tierra, que acentúan su situación de desventaja. Por lo tanto la concepción y puesta en práctica de los programas de conservación deberían contemplar instrumentos que compensen las condiciones de excepción creadas por las áreas protegidas, además de poner en práctica acciones que fortalezcan a las instituciones comunitarias, que impulsen la creación de mecanismos de participación local efectiva en el manejo de las reservas y que contribuyan al desarrollo de capacidades, a la recuperación del conocimiento y las técnicas tradicionales de manejo sustentable de los recursos naturales y al diseño de nuevas formas de gestión del territorio que permitan la conservación de los ecosistemas y la agrobiodiversidad, la autosuficiencia alimentaria y el mejoramiento de las condiciones de vida de la población rural. La agricultura campesina ofrece posibilidades para poner en práctica formas alternativas de producción agrícola sustentable y de conservación de la agrobiodiversidad compatibles con la protección de la naturaleza.

Biodiversity is a fundamental property of life and an essential component of ecosystem processes that regulate environmental conditions, provide the natural resources that sustain human societies and, particularly, agricultural food production. The conservation of a significant portion of biodiversity depends on the persistence of traditional farming systems. The case of the Biosphere Reserve Sierra de Manantlán (SMBR), a mountainous region of western Mexico, shows both the potential and limitations of protected areas to conserve agro-biodiversity, i.e. the variety of both cultivated and wild species, and the different agro-ecosystems and associated habitats in the rural landscape. The conservation of the téosinte Zea diploperennis and other wild relatives of cultivated plants, of land-races of traditional crops such as corn and other species and habitats associated with the agricultural landscape, has been one of the goals of the SMBR since its foundation 25 years ago. But peasant farming systems, of which depends the maintenance of agro-biodiversity, have undergone a process of transformation due to : cultural, economic, social and demographic changes in agrarian communities, economic development policies, pressures on the commercial exploitation of natural resources (mineral, forest and phytogenetic resources) and new forms of marginalization. The conservation of agro-biodiversity has been a marginal issue in conservation policy focused on the protection of wild species and wilderness. Although the biosphere reserve management approach integrates conservation goals with the sustainable use of natural resources for local development, currently there is a downward trend towards the conventional model of nature protection excluding or limiting human activities and imposing land use regulations with direct costs to peasant landowners that accentuate their disadvantage. Therefore the design and implementation of conservation programs should provide instruments to offset the exceptional conditions created by protected areas, and to implement actions to strengthen the communal institutions, to promote the creation of effective participatory mechanisms for reserve management, and to contribute to capacity building, recovery of traditional knowledge and sustainable resource management techniques and the design of new forms of land management that allow conservation of ecosystems and agro-biodiversity, food self-sufficiency and improvement of the living conditions of the rural population. Peasant agriculture offers opportunities to implement alternative forms of sustainable agricultural production and agro-biodiversity conservation compatible with the protection of nature.

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