Agriculture urbaine et habitat humain

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1 décembre 2015

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Dans son chapitre 9 « Le défi urbain », le Rapport Brundtland préconisait de développer l’agriculture urbaine. Les recherches qui s’en sont suivies ont mis l’accent sur son apport à la production alimentaire, à la lutte contre la pauvreté, à l’amélioration de la qualité des sols, de l’air et de l’eau. Mais elle apparaît comme une activité marginale concernant une petite fraction des populations à revenu moyen ou faible. Les expériences de la Russie et d’autres pays d’Europe font apparaître un phénomène de plus grande ampleur, qui peut intéresser la plupart des citadins. Il offre en effet la possibilité de compléter l’appartement en ville par un espace de terrain où les utilisateurs peuvent combiner les fonctions alimentaires et de villégiature selon leurs besoins, leurs désirs, leurs contraintes. D’une surface variant entre 300 et 1000 m², les parcelles individuelles dans les collectifs de jardins, de potagers et de datchas concernent autour du quart de la population urbaine de Russie, et des proportions plus faibles dans les autres pays. Le droit d’y construire une maisonnette où il soit possible de séjourner pendant les week-ends et les vacances, élargit leur multifonctionnalité. Cette activité extra-professionnelle et non marchande fut une conquête sociale au sein du régime soviétique. Elle constitue une alternative au modèle pavillonnaire pollueur et destructeur de sols. En aidant les populations à surmonter les stress et en permettant d’écarter les dangers de famines, elle a amorti la crise systémique des années 1990. Contrairement à l’idée dominante depuis 1929 selon laquelle le jardinage individuel serait porteur d’un esprit « petit-bourgeois », celui-ci permet d’inventer des modes de vie plus compatibles avec les besoins existentiels de la personne humaine. Cette agriculture urbaine familiale est un moyen de construire une société urbaine plus autonome, plus sociale et plus écologique. Elle est nécessaire à la résilience des personnes, des familles et de la société.

In Chapter 9, « The Urban Challenge », the Brundtland Report recommended developing urban agriculture. The research that ensued has focused on its contribution to food production, the struggle against poverty, improving the quality of soil, air and water. But it still seems to be a marginal activity for a small fraction of the urban population with medium or low income. Experiences in Russia and other European countries show a phenomenon of greater magnitude which can interest most city dwellers. Indeed, it offers the possibility of supplementing an urban home with a plot in which one can combine food production and recreation (rest, health improvement, freedom of activity, strengthening of family ties), according to their needs, their desires, and their constraints. With a surface varying between 300 and 1000 m², the individual plots of land in the allotment gardens, allotment vegetable gardens and dacha allotments concern about a quarter of the urban population of Russia, and less in other countries. The right to build a small house in which to stay for weekends and holidays expands their multifunctionality. This extra-professional and non-market activity was a social conquest within the Soviet regime. It provides an alternative to the suburban model which pollutes and destroys soils. By helping people overcome stress and contributing significantly to avoid the risks of famine, it was a shock absorber of the systemic crisis of the 1990s. Contrary to the prevailing view since 1929 that individual gardening carries a « petty bourgeois » spirit, it actually allows to invent lifestyles more compatible with the existential needs of individuals. This family urban agriculture is a way to build a more autonomous, more social and more ecological urban society. It is a necessity for the resilience of individuals, families and society.

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