De la ruche-tronc à la ruche à cadres : ethnoécologie historique de l’apiculture en Cévennes

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1 juillet 2016

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Ameline Lehébel-Péron et al., « De la ruche-tronc à la ruche à cadres : ethnoécologie historique de l’apiculture en Cévennes », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.2531


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L’unicité de l’abeille domestique sur toute l’Europe sous-entend à tort une relative homogénéité continentale des pratiques apicoles, au point de négliger la compréhension de l’évolution de cette activité à un niveau plus strictement local. Cette connaissance est pourtant essentielle pour concevoir des modes satisfaisants de gestion locale des ressources dans des systèmes socio-écologiques profondément marqués par les activités apicoles. Une étude d’ethnoécologie historique a été conduite sur les savoirs locaux en matière d’apiculture dans le Parc national des Cévennes (Sud de la France). Combinant l’exploitation de documents d’archives, de littérature scientifique et de témoignages obtenus auprès de Cévenols âgés, cette plongée dans l’histoire a permis de reconstituer les épisodes marquants de l’activité apicole en Cévennes, à travers les modifications de types de ruches et de races d’abeilles employés, et de valorisation des produits de la ruche au gré des opportunités sociales et économiques successives. Les éléments les plus saillants, telle que la preuve formelle de l’exploitation de ruches-troncs au début du xviie siècle, ont ainsi pu être datés et rétrospectivement mis en contexte. L’élevage artisanal d’une abeille noire locale en ruche-tronc s’est maintenu jusque dans les années 1970 avant un basculement dans une apiculture en ruche à cadres s’accompagnant d’une adoption de nouvelles races d’abeilles et d’une professionnalisation de la filière. Les apiculteurs cévenols sont donc tardivement passés d’une apiculture domestique et paysagère, optimisée dans un contexte de pluriactivité de subsistance, à une apiculture de rente en quête de maximisation de la production de miel, associée à une diversification des races d’abeilles et à leur hybridation. Cette mise en perspective historique et bioculturelle de l’apiculture cévenole permet d’ajuster des objectifs raisonnables de conservation afin de tenter une conciliation entre la valeur patrimoniale d’une apiculture traditionnelle et le renforcement d’une filière économique en devenir.

On the grounds that beekeeping of the single domesticated honeybee looks at first sight homogenous throughout whole Europe, understanding the evolution of this activity at the very local level is generally overlooked. Such understanding is nonetheless crucial to conceive appropriate community-based resource management in socioecological systems that have been profoundly imprinted by beekeeping activities. We carried out an ethnoecological history study focusing on local knowledge regarding beekeeping in the Cevennes National Park (southern France). By combining the analysis of archival documents, scientific literature and personal testimonies from elderly Cevennes dwellers, this dive into history has allowed us to reconstitute the major episodes of beekeeping in Cevennes, by considering the modifications of chosen beehive models and bee landraces, as well as the valorization of beehive products following the evolving social and economic circumstances. Most salient features, such as the first evidence of the use of log hives in the early 17th century, were thus time-stamped and retrospectively set into context. Artisanal beekeeping of the local black bee hosted in log hives has persisted until the 1970s date of the transition to modern beekeeping using frame hives, selected bee landraces, and a professionalization of the local honey trade sector. Beekeepers from the Cevennes region only lately stepped from a domestic and landscaped beekeeping, which was optimized in a context of self-sufficient pluriactivity, into an intensive beekeeping driven by the search for maximized honey yields and supported by a diversification and a hybridization of bee landraces. Such combined historical and biocultural perspectives of beekeeping in Cevennes should serve to elaborate reasonable goals for conservation and should help conciliating the preservation of a patrimonial and traditional beekeeping along with the enhancement of a yet emerging local honeybee market. 

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