Étude ethnobotanique, ethno-taxonomique et ethnoécologique de Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum (L.) Link. (Asteraceae) dans la vallée d’Ait Mhamed (Région d’Azilal, Maroc)

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2 janvier 2020

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Abderrahim Ouarghidi et al., « Étude ethnobotanique, ethno-taxonomique et ethnoécologique de Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum (L.) Link. (Asteraceae) dans la vallée d’Ait Mhamed (Région d’Azilal, Maroc) », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.5546


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Les racines des plantes médicinales constituent une part importante de la pharmacopée marocaine traditionnelle. Cependant, malgré le rôle intéressant que jouent ces racines en médecine traditionnelle, plusieurs questions de durabilité et éventuellement de substitution ou/et de confusion ont été soulevées. Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum est parmi les plantes médicinales qui sont sujettes à cette situation. Le présent travail constitue une contribution à une étude ethnobotanique, ethnotaxonomique et ethnoécologique de la plante A. pyrethrum var. pyrethrum dans la vallée d’Ait Mhamed, considérée comme un des derniers refuges de l’espèce dans le Haut Atlas central. Les enquêtes ethnobotaniques réalisées auprès de 28 collecteurs et 2 grossistes dans la région ont montré que la racine, considérée comme la partie la plus exploitée de l’espèce, est utilisée essentiellement en poudre ou en décoction contre le rhumatisme articulaire des membres inférieurs, des vertèbres lombaires et aussi contre la gastroentérite. En application locale, la racine est utilisée fraîche contre les maux de dents et dans l’hygiène intime des femmes. L’étude a montré que les femmes possèdent un savoir-faire plus important que les hommes dans l’usage phytothérapique de cette racine. L’étude ethnotaxonomique a montré que les collecteurs savent très bien distinguer entre la racine de iguendez (A. pyrethrum var. pyrethrum ou vrai pyrèthre) et celle de tiguendizt (A. pyrethrum var. depressus ou faux pyrèthre). Les collecteurs utilisent la couleur des fleurs, la forme et la taille des racines et l’odeur pour différencier entre ces deux espèces. Cela montre bien que la substitution entre les deux racines est volontaire et que la confusion est très rare. L’étude ethnoécologique a montré qu’il y a un consensus au sein de deux groupes de collecteurs (jeunes et âgés) en ce qui concerne l’écologie de A. pyrethrum var. pyrethrum. Cela montre bien qu’il y a une transmission verticale du savoir écologique entre les générations en ce qui concerne l’espèce vu son intérêt économique. Cette étude a montré également que la population locale est consciente de la raréfaction de l’espèce dans son aire de répartition naturelle et qu’elle détient un savoir-faire très important concernant son mode de gestion et de conservation in situ.

The roots of medicinal plants are an important part of the traditional Moroccan pharmacopoeia. Several issues of sustainability of this use have been raised. Anacyclus pyrethrum var. pyrethrum is among the medicinal plants that are, according to some, to be overharvested in the wild in Morocco. The present work is a contribution to an ethnobotanical, ethnotaxonomic and ethnoecological study of the A. pyrethrum var. pyrethrum in the valley of Ait Mhamed, considered one of the last refuges of the species in the central High Atlas. Ethnobotanical surveys of 28 collectors and 2 wholesalers showed that the root of A. pyrethrum var. pyrethrum is used as a dry powder to treat rheumatism of the lower limbs and lumbar vertebrae and gastroenteritis, and also used fresh against toothache and in the intimate hygiene of women. The ethnoecological study has shown that there is consensus among two groups of collectors (young and old) with respect to the ecology of the plant. There is a vertical transmission of ecological knowledge between generations, with young collectors interested in the roots ecology and sustainability because of its economic importance. The ethnotaxonomic study has shown that the collectors are very good at distinguishing between the root of iguendez (A. pyrethrum var. pyrethrum, the “true pyrethrum”) and that of tiguendizt (A. pyrethrum var. depressus or “false pyrethrum”). Collectors use the colour of the flowers, the shape and size of the root and the smell to tell these two apart and clearly refer to them as different species. The detailed knowledge held by collectors suggests that the substitution of iguendez with tiguendizt is voluntary and that accidental confusion is likely rare. This study has also shown that the local population is aware of the rarefaction of the species in its natural range and has a very important know-how in terms of its mode of management and conservation in situ.

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