24 février 2022
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Françoise Aubaile-Sallenave, « Le teck, Tectona grandis L.f., chez les Arabo-Musulmans du Moyen-Âge », Revue d’ethnoécologie, ID : 10.4000/ethnoecologie.8651
Le teck, Tectona grandis L.f., est connu depuis au moins les premiers siècles de notre ère. Il a semble-t-il été utilisé d’abord pour ses propriétés comme bois de construction marine. Ce sont les Persans, puis les Arabes avant l'Islam, qui ont utilisé ce bois qu’ils avaient presque à volonté. IL était en effet abondant sur les côtes occidentales de l’Inde et donc bien à la portée du golfe Persique et du sud de la péninsule Arabique. Ils ont organisé son commerce pendant de nombreux siècles. Baṣra, au fond du golfe Persique recevait les grumes entières. Dès les débuts de l’Islam (622), ce bois précieux a été aussi utilisé dans la construction des mosquées de la péninsule Arabique, puis dans celles des plus prestigieuses mosquées du monde islamique, sans oublier les palais arabes, et ensuite les maisons, comme à Sīrāf. Ce sont les arabes, voyageurs, géographes et religieux, qui nous apportent ces informations détaillées. Cet arbre est originaire du nord de l’Indochine (Birmanie, Thaïlande, Laos) et d’Inde d’où les prêtres de Vishnou l'introduisirent en Indonésie. Cette diffusion a donné lieu à des dénominations variées, jati en Indonésien, tekka, saka, sag en indien, sāg puis sāj en arabe. Aujourd’hui cet arbre aux multiples propriétés, dont la plus importante est celle de protéger le fer, est planté en reboisement partout dans les zones tropicales avec des usages beaucoup plus triviaux.