20 décembre 2019
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Jean-Pierre Cléro, « Y a-t-il trace d’éthique chez Lévi-Strauss ? », Revue d’études benthamiennes, ID : 10.4000/etudes-benthamiennes.5171
À travers une suite d’œuvres qui cherchaient toujours un autre but, Lévi-Strauss dessine tout de même les contours d’une éthique qui prend acte d’un certain nihilisme - la vie humaine n’a pas un sens qu’elle pourrait « découvrir » et elle ne saurait non plus donner son sens au monde -. Il détermine, en particulier, quelques caractéristiques d’une éthique qui veille à la protection de toutes les cultures et à la préservation de la terre qui abrite tous les vivants et qui verra la fin de l’homme comme elle a connu la fin de tant d’espèces. Le lecteur de Lévi-Strauss s’étonne de constater que le structuralisme que l’auteur met en œuvre par méthode dans son travail anthropologique s’associe à un usage de fictions quand il s’agit de tracer une éthique. Notre enquête consiste à examiner cette association un peu étrange qui fait ressortir que, sans adhérer à l’utilitarisme, qui use d’une théorie des fictions, l’auteur se sert de cette dernière sur des points stratégiques pour éviter les dialectiques de style kantien et hégélien, c’est-à-dire pour que les oppositions se fassent contrepoids entre elles et pour que les contradictions puissent se résoudre en plis plutôt que se déchirer entre elles.