Lost in Translation?

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20 décembre 2019

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Daisuke Arie, « Lost in Translation? », Revue d’études benthamiennes, ID : 10.4000/etudes-benthamiennes.5678


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La présente étude examine comment les intellectuels japonais tentèrent d’introduire l’utilitarisme lors du premier stade d’un processus de modernisation dans la seconde moitié du XIXe siècle. Elle décrit les efforts significatifs qu’ils consacrèrent à la traduction des œuvres ou des textes de Bentham et de Mill en créant de nombreux mots japonais nouveaux. Car, jusqu’à la fin de la société agraire quasi féodale du shogunat Tokugawa, il n’y avait quasiment pas eu de concepts équivalents pour des notions telles que l’individu, la liberté, le droit, la démocratie, par exemple. La Restauration de Meiji de 1868, au premier abord, suggère par son nom une restauration de l’ancien régime ; mais en réalité c’était l’inverse, car il s’agissait d’un tournant décisif pour le Japon, dont le but était d’établir une nouvelle société industrielle moderne. La présente recherche fournit tout d’abord une liste chronologique des traductions des œuvres de Bentham et Mill réalisées au cours des deux premières décennies après la Restauration. Ensuite, elle évalue la précision et la validité du résultat de la traduction, en prenant comme exemple le premier paragraphe de l’Introduction aux Principes de la Morale et de la Législation. En troisième lieu, elle examine dans quelle mesure les intellectuels japonais de cette époque comprirent l’utilitarisme dans le processus de création des nouvelles traductions en japonais. Ce processus était issu de la tradition consistant à créer différents concepts japonais uniques, sous forme de mots composés de caractères hiéroglyphiques chinois, ancrés profondément dans l’influence culturelle du confucianisme qui domina longtemps à partir du VIe siècle. Enfin, la présente étude évalue comment les premières présentations de Bentham et Mill influencèrent la génération suivante d’intellectuels japonais. Ce résultat peut expliquer dans une certaine mesure pourquoi le Japon ne compte démographiquement que 0,8 % de chrétiens, et pourquoi la société japonaise est fondamentalement laïque et tournée vers le succès économique.

This paper examines how Japanese intellectuals tried to introduce Utilitarianism into the first stage of a modernization procedure in the latter half of the nineteenth century. It focuses on their efforts to translate Bentham and Mill's works or writings by creating numerous new Japanese words. This was necessary because there had been almost no equivalent concepts such as individual, freedom, right, democracy, for example, until the end of Tokugawa Shogunate which ruled over a quasi-feudalistic agrarian society. At first glance, the very name of the Meiji Restoration of 1868 would seem to suggest a restoration of the old regime; but in fact it was the opposite, and it was actually a turning point for Japan in that it aimed at establishing a new modern industrial society. The research here firstly gives a chronological list of translations of Bentham and Mill’s works during first two decades after the Restoration. Secondly, it considers the accuracy and validity of the translations which resulted, taking the first paragraph of Introduction to the Principles of Morals and Legislation as an example. Thirdly, it investigates to what extent Japanese intellectuals at that time understood utilitarianism in the process of creating new Japanese translations. It was built on the tradition of creating various Japanese unique concepts as words based on the hieroglyphic Chinese characters together with the deep Confucian cultural influence for a long period from the 6th century. Lastly, this paper surveys how Bentham and Mill's early introductions influenced the subsequent generation of Japanese intellectuals. This result may explain to some extent why Japanese society is basically secular and encourages economic development.

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