8 avril 2011
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0008-0055
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5353
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Jean-Jacques Mandel, « Les rétrécisseurs de sexe », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.10402
Dans la rue, sur un marché, un inconnu, un « sorcier », vous touche et immédiatement votre sexe disparaît. Il y a juste dix ans cette rumeur terrible traversa l’Afrique de l’Ouest à la vitesse d’un cyclone et fit les mêmes ravages : près de trois cents morts, plus de trois mille blessés, victimes expiatoires de la vindicte populaire. La peur des « réducteurs de sexe » plongea tour à tour les États traversés dans un chaos indescriptible. Et, dans un décor de crise économique mâtinée de séquelles de guerre régionale, la peur de l’Autre trouva sa vraisemblance et sa justification dans la montée du nationalisme sur fond d’accroissement des inégalités sociales. Question : comment une rumeur locale peut-elle devenir l’expression sanglante d’une angoisse globale ? Retour en 1997 à Bamako. Analyse d’un fait divers avec policiers et magistrats, témoins et victimes, médecins et psychiatres.