20 décembre 2016
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Nicolas Martin-Granel, « « Abracadabrazza » ou le roman du Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.15859
Le Mémorial dédié à Savorgnan de Brazza, plus communément appelé mausolée, a été officiellement inauguré à Brazzaville en octobre 2005 dans un contexte de vives polémiques aussi bien au Congo sur le « révisionnisme » de cette entreprise visant à réhabiliter la mémoire du premier colonisateur qu’en France et en Afrique sur les « bienfaits » de la colonisation française. On n’examine ici que le traitement littéraire de cette affaire à travers trois livres parus en 2009, un essai et deux romans. La biographie de René Maran, fortement empathique pour l’explorateur, est exhumée soixante ans après sa première parution, comme pour cautionner l’image du pionnier pacificateur et libérateur des « siens ». Et si Patrick Besson, dans Et le fleuve tuera l’homme blanc, prend le mausolée comme simple toile de fond de son thriller ethnocentré ou comme prétexte à placer quelques bons mots, Patrick Deville, dans Equatoria, le place au centre même de son récit de voyage autofictionnel, tout en gardant une distance critique qui fait de ce roman une vraie enquête de terrain sur une mémoire controversée.