Le Mali, un puits tari de l’africanisme ?

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20 décembre 2016

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Anne Doquet, « Le Mali, un puits tari de l’africanisme ? », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.16285


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Partant de la position particulière qu’a occupé le Mali dans la recherche africaniste française, cet article tente de mesurer l’éventuel épuisement ou les prolongements actuels et à venir de la perspective dynamique lancée par Balandier. L’incontournable cas dogon montre en premier lieu que si ces dernières années deux ouvrages se sont remarqués pour leur analyse novatrice, peu de travaux sur les Dogon ont suivi la voie ouverte par Balandier. L’article se penche ensuite sur les travaux de trois importants auteurs inscrits dans la filiation de Balandier : Meillassoux, Bazin et Amselle. Il est montré que les deux premiers ont concentré leurs recherches sur l’étude des dimensions politico-économiques des sociétés dites « traditionnelles », laissant de côté toute une part de la perspective dynamiste qui prônait l’étude des champs d’expériences politiques et économiques nouvelles. Recourant également à l’histoire, le troisième auteur a en revanche produit une série de textes portant sur les aspects les plus contemporains des sociétés maliennes. Néanmoins, malgré les travaux de Jean-Loup Amselle conjugués à la production spécifique de quelques anthropologues, les recherches sur les dynamiques sociopolitiques du Mali se sont longtemps caractérisées par une certaine errance, même si différents programmes collectifs mis en œuvre après 2000 semblent augurer de nouveaux regards anthropologiques. Rappelant un texte d’Alain Ricard plaidant pour la mise en textes des discours et l’analyse des performances culturelles, ainsi qu’une remarque de Georges Balandier à propos des décalages existants entre les aspects « officiels » de société et la pratique sociale, l’article appelle finalement à une anthropologie de ces décalages qui ne peut-être menée à bien qu’à travers le décalage du regard anthropologique lui-même, qui devrait se concentrer sur les nouvelles pratiques sociales et culturelles dont le Mali regorge.

Starting from Mali’s specific place in French Africanist research, this article attempts to gauge whether the dynamic perspective launched by Balandier will run out of steam or what its current and future continuations might be. The inevitable Dogon case shows that while two works have marked the past few years by their innovative analysis, little research on the Dogon has followed the path opened up by Balandier. This paper then looks at the works of three major followers of Balandier, Meillassoux, Bazin and Amselle. The former two focused their research on the study of the political-economic aspects of so-called traditional societies, leaving aside an entire section of the dynamist perspective that advocated the study of new fields of political and economic experience. However, the latter, Jean-Loup Amselle, also used history to produce a series of papers on the most contemporary aspects of Malian society. Nevertheless, despite Amselle and the specific works of several other anthropologists, research into the socio-political dynamics of Mali has long been characterised by a certain aimlessness, even through since 2000 a number of collective programmes seem to be inaugurating new anthropological perspectives. Recalling a paper by Alain Ricard which pleaded for writing about the discourse and analysis of cultural performances, in addition to a remark by Georges Balandier about the existing discrepancies between the “official” aspects of society and social practice, the article concludes by calling for an anthropology of those very discrepancies that can only be carried out through the very discrepancy of the anthropologists’ stance, and should focus on the new social and cultural practices that abound in Mali.

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