Narco-satanisation et corps en morceaux au Mexique

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7 décembre 2018

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Kali Argyriadis, « Narco-satanisation et corps en morceaux au Mexique », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.22598


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Alors que la société mexicaine est frappée par la recrudescence de la violence imputée au trafic de drogue, la dévotion à la Santa Muerte, soupçonnée de fomenter des crimes rituels et accusée de « narcosatanisme », subit une virulente campagne d’accusations dans les médias. Dans le même temps, l’Église catholique brandit le spectre du retour aux sacrifices humains préhispaniques et autorise les exorcismes publics collectifs, tandis que de nombreux intellectuels érigent la Santa Muerte en symbole de résistance des classes populaires face à la corruption, à la crise, aux abus de pouvoir de l’État et à son impunité. À partir d’une enquête ethnographique menée dans le port de Veracruz, où la Santa Muerte possède un double incarné inspiré de l’oricha Yemayá, cet article tente d’analyser la dialectique de la violence et de la contre-violence symbolique qui se joue, à travers cette dévotion, dans une surenchère banalisée d’exposition des corps (corps mutilés, corps possédés, corps tatoués, travestis, et squelettes qui prennent chair). Cet article interroge également le risque, pour le chercheur, d’être pris dans, et d’être donc partie prenante des débats idéologiques qui saturent ce terrain et contribuent aujourd’hui à la criminalisation des plus démunis.

While Mexican society is undergoing the resurgence of violence attributed to the drug-trafficking narcos, the devotion to Santa Muerte, suspected of fomenting ritual crimes and accused of “narcosatanism” is also being virulently attacked in media campaigns. At the same time, the Catholic Church, brandishing the specter of a return to pre-Hispanic human sacrifices, has authorized collective public exorcisms while many intellectuals are making the Santa Muerte into a working class symbol of resistance against corruption, crisis, abuse of state power and impunity. Based on an ethnographic survey conducted in the port of Veracruz, where the Santa Muerte has a double incarnate inspired by the oricha Yemayá, this article attempts to analyze the dialectic of violence and the symbolic counter-violence which are played out through this devotion in a banal show of one-upmanship by exhibiting bodies (mutilated bodies, possessed bodies, tattooed bodies, transvestites, and skeletons that come alive in the flesh) in public. This article also investigates the risk, for the researcher, of being caught up in, and thus part of, the ideological debates that saturate this field and contribute today to the criminalization of the most disadvantaged in society.

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