8 mars 2007
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0008-0055
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1777-5353
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Gauthier de Villers, « Histoire, justice et politique », Cahiers d’études africaines, ID : 10.4000/etudesafricaines.4596
En mars 2000, le Parlement belge instituait une commission d’enquête chargée d’établir les responsabilités éventuelles d’acteurs politiques belges dans l’assassinat de Patrice Lumumba, commis le 17 janvier 1961. La commission mise en place est dotée des pouvoirs d’un juge d’instruction. Elle fait appel à un collège d’experts dominé par des historiens. Le discours officiel charge la commission de faire œuvre de vérité au nom d’un devoir de mémoire et de justice, et en vue d’une réconciliation entre peuples belge et congolais. En fait, la création de la commission s’explique surtout par des facteurs de politique intérieure en même temps que par les ambitions diplomatiques que la Belgique a retrouvées en Afrique centrale. L’article met en cause la confusion qui en découle entre les registres de l’histoire, de la justice et de la politique. Il procède à la critique de la démarche d’investigation et d’analyse suivie par la commission, mais il montre en quoi et pourquoi cette commission, en dépit des limites et des biais de son travail, a abouti à mieux établir et faire reconnaître les responsabilités de la Belgique dans ce crime politique.