La culture musicale de la biguine martiniquaise à l’aune du XXIe siècle : mémoire et avenir. La question de la continuité masquée, du bèlè à la biguine

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19 juillet 2018

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Michel Beroard, « La culture musicale de la biguine martiniquaise à l’aune du XXIe siècle : mémoire et avenir. La question de la continuité masquée, du bèlè à la biguine », Études caribéennes, ID : 10.4000/etudescaribeennes.11858


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La musique témoigne, plus globalement, des étapes et des périodes marquantes de l’évolution des peuples. Celle martiniquaise, constituée de deux cultures endogènes complémentaires, le bèlè en milieu rural et la biguine, en ville, et née d’un processus de créolisation, avec pour influences les cultures de base africaine et européenne, n’échappe pas à ce paradigme. En la matière, nos recherches concernent particulièrement l’étude de la biguine.Ce choix se justifie doublement : c’est un art musical capital et un facteur de cohésion sociale, d’une part. D’autre part, s’appuyant sur une base rythmique du bèlè, la biguine s’opère, artistiquement, à travers un ensemble de développements associant à la danse, musique et poésie, qui ont une emprise significative dans la société, intrinsèquement et extrinsèquementLa biguine, reconnue en France, au début du xxe siècle, s’est construite, techniquement, dès le xviie siècle sur un ostinato rythmique de pulsation binaire, identifiable par cinq frappements, un cinquillo produit dans une mesure à deux temps, frappements nommés tibwa, en Martinique, exécutés par l’idiophone du même nom. S’y ajoute le tambour, qui assure deux fonctions, dans le cadre du bèlè : le tibwa est frappé sur l’arrière de ce membranophone, pendant qu’un deuxième musicien improvise ou fait chanter sa peau, tendu à l’avant, ce, pour accompagner la danse. Cette instrumentation bèlè de base relève de l’héritage africain.Quant au chant, ici, il peut être assuré par un ou plusieurs solistes, y compris dans la forme responsoriale, mettant aux prises le dialogue entre un soliste et le chœur que l’on nomme lavwa dèyè en Martinique. La biguine n’est pas que martiniquaise, il en existe des configurations semblables également dans d’autres espaces de la Caraïbe. Notre travail se focalise sur la biguine martiniquaise, pour en déterminer l’essence, mais également les enjeux et l’intérêt. Par une démarche paradigmatique, nous procéderons à des comparaisons avec des cas pratiques similaires. Cela nous permettra de mieux cerner les éléments de spécificité martiniquaise de ce genre musical qui, du reste, participe à l’identité de notre société.

On a global level, music reflects the main stages and outstanding periods of the evolution of mankind. Music of Martinique, made up of two complementary endogenous cultures, the bèlè found in rural circles and the beguine in towns, emerged from the evolution of creolization being influenced by both African and European cultures and is no exception to this paradigm. As far as our research is concerned, it focuses more specifically on the study of the beguine.There are two reasons for this choice: on the one hand, it is a major musical piece of art and a social cohesion factor; on the other hand, based on the rhythm of the bèlè, the beguine is played in an artistic way which, through developments, associates dance, music and poetry and plays a significant role in an intrinsic and extrinsic society.The beguine, accepted in France at the beginning of the XXth century, can be traced to an ostinato rhythm which dates from the XVIIth century and was known as tibwa. The rhythmic beat, very distinctive, is made up of five beats, played in a two-time tempo. Concerning the bèlè, the drum has two roles: the tibwa is struck on the back of the instrument whilst the second musician improvises or hits the drum skin on the front to accompany the dance. The basis of this orchestration is of African heritage.There can be one or more soloists, likewise for the caller-response, highlighting the dialog between the soloist and the backing vocals known as lavwa dèyè in Martinique. The beguine is not specific to Martinique. We can find similar rhythms within the Caribbean. Our work however, focuses on the beguine of Martinique in order to determine the origins as well as the interest concerning the issues at stake. Using a paradigmatic approach, we will make a comparison of other similar examples. As a result, this will enable us to better identify the factors specific to this type of music of Martinique which, what’s more, plays a big part in the identity of our society.

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