La Matoutou Falaise, patrimoine naturel et culturel à préserver

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La Matoutou falaise, la mygale arboricole Caribena versicolor, est un sujet tout indiqué dans le cadre d’une journée de réflexion sur les héritages patrimoniaux de nos sociétés insulaires. En effet, cette araignée donne l’occasion de nouer un lien transversal entre les notions de patrimoine naturel, puisqu’elle est une endémique stricte de la faune martiniquaise, et de patrimoine culturel en tant qu’espèce emblématique participant à l’identité de l’île. C’est donc à double titre que se pose l’enjeu majeur de sa protection, cette espèce étant particulièrement prisée par les éleveurs du monde entier alors même que sa distribution spatiale a sévèrement reculé depuis les débuts de l’exploitation du territoire. Elle est d’ailleurs protégée par un arrêté préfectoral depuis le 9 novembre 1995, mais qui n’empêche nullement un trafic régulier d’ampleur mondiale.C’est dans ce cadre que des études ont été menées afin d’apporter des arguments permettant une meilleure protection tant au niveau national qu’international, la première étant effective depuis le 23 septembre 2017. Parmi l’ensemble des domaines abordés, les travaux concernant la structure et la dynamique des populations par l’utilisation d’un modèle matriciel, devenus aujourd’hui classique dans ce type d’études, a permis de constater une relative bonne santé des populations du nord de l’île, mais avec un équilibre qui reste extrêmement fragile et précaire.

The tree-dwelling tarantula Caribena versicolor (local name Matoutou Falaise) is an appropriate topic to approach considerations on the patrimonial heritages in our island societies. Indeed, this spider allows the development of transversal links between the natural heritage conception, as this species is endemic of the fauna from Martinique, and the cultural heritage conception as it also belongs to the symbols of the island identity. It is therefore under this double consideration that its preservation is of major concern, the species being particularly valued by the international trade of wild species while its distribution has been severely reduced since the beginnings of the territory exploitation. For that matter, it is already protected by a prefectural order since November 1993, but it doesn’t seem to affect the illegal international trade which still continues.This framework led to studies in the aim to bring new arguments for a better preservation at the national and international level, the former being effective since the 23rd of September 2017. Among the fields approached, population structure and dynamics by matricial modeling, today of classical use in this type of study, has allowed to notice that the northern populations are in quite a healthy state, but fragile and precarious.