17 mars 2016
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Amanda Sperry, « Hearth Lessons: Paula Meehan’s Ecofeminist Economics », Études irlandaises, ID : 10.4000/etudesirlandaises.4740
Le recueil Painting Rain de Paula Meehan traduit l’impact socio-culturel de l’effondrement du Tigre celtique par le biais d’un cadre théorique éco-féministe. À l’intérieur de ce cadre, les inégalités de genre, de classe et d’environnement sont intimement liées. Sa poésie évoque un non-rationalisme pré-moderne qui remet en cause l’équation terre, femme et classe laborieuse en tant qu’éléments objectivés d’oppositions binaires. Alors que le capitalisme patriarcal est fondé sur la transcendance de la nature par un savoir qui en justifie l’exploitation, les tropes écologiques de Meehan présentent la nature comme un Autre irréductible ; elle peut être appréciée par une expérience sensible mais pas connue rationnellement ou transformée en produit de consommation. Ses descriptions d’expériences sensibles s’appuient sur la même équation entre terre et corps qui domine les descriptions médiatiques de la catastrophe économique, mais la poésie de Meehan offre des images qui battent en brèche les clichés économiques réducteurs des journalistes. Alors qu’elle s’impliquait dans le mouvement de protestation Occupy Dame Street elle a produit un recueil qui résiste aussi à toute division entre art et activisme.