16 juin 2016
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0183-973X
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2259-8863
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
O’Driscoll Mervyn, « A Revision of “the Irish Exception”: Seán Murphy, Irish Recognition Policy and the Republic of France, 1944 », Études irlandaises, ID : 10.4000/etudesirlandaises.4816
L’article apporte une nouvelle perspective sur la neutralité irlandaise en temps de guerre. Le postulat de départ est que la stratégie irlandaise envers le gouvernement français de Vichy était conforme aux interprétations légales de l’époque dans le domaine des relations diplomatiques. Ceci correspondait avec la politique de relations internationales irlandaise depuis les années 1930 et jusque dans les années 1960. Le fait que l’ambassadeur irlandais de la République française, Seán Murphy, soit resté en poste après la chute du maréchal Pétain en aout 1944 reste cependant une énigme. Le gouvernement provisoire de Charles de Gaulle a en effet exigé le replacement de tous les chargés de missions ayant officié en France durant l’interlude de Vichy, ce qui allait à l’encontre des habitudes de l’Irlande et des autres pays neutres en matière de relations diplomatiques. Les pays neutres, à l’exception de l’Irlande, furent quand même forcés de se soumettre à cette volonté. Comment le ministère des Affaires Extérieures irlandais a-t-il réussi à contourner cet écueil ? Aucune preuve de l’existence d’un illusoire « canal alternatif », auquel certains auteurs attribuent la fin de la crise des habilitations, n’a jamais été révélée. Il n’existe que peu d’éléments confirmant l’influence directe ou significative de facteurs secondaires, comme la proposition de construction d’un hôpital de la Croix Rouge irlandaise en Normandie, sur le changement de politique des décisionnaires français en ce qui concerne Murphy. Cet article offre une nouvelle explication à la dispense accordée à l’Irlande par la France : René Massigli, le nouvel ambassadeur français à Londres, est intervenu deux fois de façon décisive, grâce à une pétition du gouvernement irlandais, et a influencé les courants d’opinion à Paris, permettant à Sean Murphy de rester à son poste. « Nous n’avions pas de différends avec aucune faction française, et notre plus cher désir concernant la France était de voir son peuple uni sous un seul et même gouvernement… Nous ne voulions pas créer de tensions à l’intérieur de la communauté française en Irlande. »