22 juin 2017
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Julia C. Obert, « Ciaran Carson and the Theory of Relativity », Études irlandaises, ID : 10.4000/etudesirlandaises.5152
Dans le recueil Until Before After (2010), écrit alors que sa femme Deirdre était atteinte d’une maladie grave, Ciaran Carson revient sans cesse sur la maladie et le spectre de la mort. Il trouve cependant un certain répit à l’angoisse et à la douleur en mêlant poésie et science physique – en particulier dans la théorie de la relativité d’Einstein. Le recueil dans son ensemble suggère que l’espace et le temps dépendent de qui les observe. Nous n’existons pas dans un continuum linéaire, et par conséquent la vie et le temps qui lui succède sont en réalité simultanés. Carson montre que ces intuitions peuvent être puissamment thérapeutiques au moment où l’on contemple son être-pour-la-mort. En outre, la musique traditionnelle offre le socle d’une nouvelle vision du monde non-euclidienne dans Until Before After, car ce genre peut s’affranchir des modalités conventionnelles de mesure du temps. Ainsi, parfois « un bon musicien peut faire surgir une pulsation qui va à l’encontre du rythme immédiatement perceptible de la mélodie », technique que Carson qualifie de « double entendre – comme si l’on entendait deux pulsations en même temps. » Until Before After emprunte ce double entendre à la musique traditionnelle, et permet à la poésie de proposer un mode d’appréhension du temps kinétique, relativiste et non-linéaire.