21 avril 2016
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Le Meur-Weissman Nadine, « Sens et emplois des termes φύσις et φυά chez Pindare », Études platoniciennes, ID : 10.4000/etudesplatoniciennes.711
Cette étude cherche à déterminer les sens et contextes d’emploi des termes φύσις (2 occurrences) et φυά, forme dorienne du poétique φυή (10 occurrences), chez Pindare. Φύσις désigne chez ce poète la nature corporelle de l’homme, son apparence (et non pas son essence). Il en va de même pour la moitié des emplois de φυά. Les cinq autres occurrences de φυά ont en commun qu’elles sont toutes employées au datif instrumental (de cause) s’apparentant à un usage adverbial, se trouvent dans des épinicies et sont intégrées à une réflexion cherchant à expliquer les raisons du succès de certains hommes. La φυά ne renvoie pas à la nature dans son ensemble, au sens moderne du mot, mais toujours à la nature d’un être, qui lui permet de se distinguer des autres et éventuellement de l’emporter sur eux dans divers domaines. En ce sens, la φυά ne se limite évidemment plus à l’apparence physique, mais s’élargit à l’ensemble des caractéristiques innées d’un être, celles qu’il a en lui dès la naissance. L’emploi systématique dans ce contexte du datif instrumental souligne la façon dont est conçue cette nature : elle est la source d’où l’on tire des qualités (innées), l’origine des dispositions. En revanche, la nature, au sens moderne, collectif, du terme, n’est jamais désignée par les termes de φύσις et φυά chez Pindare.