Production et utilisation d’apocryphes à caractère religieux dans le Japon du xxe siècle

Fiche du document

Date

1 octobre 2013

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0754-5010

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-7105

Organisation

OpenEdition

Licences

All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Jean-Pierre Berthon, « Production et utilisation d’apocryphes à caractère religieux dans le Japon du xxe siècle », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.107


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

L’article présente, à travers l’exemple de plusieurs mouvements religieux qui sont apparus depuis l’époque Meiji (1868-1912), le rôle qu’ont joué les récits apocryphes dans les revendications identitaires et les visions du monde que ces nouvelles religions ont proposées à leurs disciples, à un moment où l’État japonais combattait les croyances et pratiques religieuses traditionnelles considérées comme autant de barrières à l’« ouverture à la civilisation » (bunmei kaika). Face à ces religions d’essence millénariste, l’État oppose une spiritualité nouvelle centrée autour de la figure de l’Empereur, représentant sur terre de la divinité ancestrale Amaterasu Ômikami. Les écrits apocryphes alimentent de fait une tension permanente entre la création de récits d’origine incompatibles avec les mythes nationaux, et un ultra nationalisme qui invente une histoire falsifiée et donne au Japon impérial un droit à gouverner le monde. Ils posent, plus largement, le problème d’un nationalisme culturel qui perdure parmi les nouvelles religions japonaises d’aujourd’hui, dont certaines jouent de ces « traditions inventées » pour revendiquer un universalisme conquérant.

By exploring the case of several religious movements that appeared during the Meiji era (1868-1912), the article introduces the role played by apocryphal writings in shaping the claims about identity and world view that these new religions fostered among their disciples at a time when the Japanese state opposed traditional religious creeds and practices, considering them obstacles to “an opening to civilization” (bunmei kaika). Facing these intrinsically millenarian religions, the State propounded a new spirituality focused on the figure of the Emperor, who embodied the ancestral divinity Amaterasu Ômikami on earth. Apocryphal writings in fact generated a permanent tension between the creation of origin narratives incompatible with national myths and a radical nationalism which produced a distorted version of history that gave Imperial Japan the right to rule the world. More generally, this poses the problem of a cultural nationalism among today’s Japanese religions, some of which call on these “invented traditions” in order to promote universal conquest.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en