1 octobre 2013
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Arnaud Nanta, « Comprendre l’affaire de falsification d’outils paléolithiques de 2000. Histoire de l’archéologie paléolithique et de l’homme fossile au Japon », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.118
Fin 2000, une affaire de faux archéologiques sans précédents éclata au Japon à propos du Paléolithique inférieur de l’archipel. Cette affaire de falsification remit en cause près de vingt-cinq années de travaux, ainsi que l’idée d’une présence humaine « japonaise » remontant à 600 000 ans dans le passé. L’enquête menée par l’Association japonaise d’archéologie montra que Fujimura Shin. ichi, vice-directeur du Centre de recherche sur la culture paléolithique du Tôhoku au moment des faits, avait réalisé des truffages systématiques depuis 1976, voire intégralement falsifié certains sites.Pour autant, une analyse visant à comprendre les causes profondes, les motivations et la dynamique de cette affaire de faux ne pourrait se limiter à un seul homme. Le présent article réfléchit tout d’abord sur la place et le rôle de « l’archéologie nationale » au sein des États-nations modernes, puis retrace l’histoire de la recherche paléolithique et de l’homme fossile dans le Japon du premier xxe siècle. La « naissance » du Paléolithique japonais après 1949 et le développement d’une recherche autonome dans le nord-est de l’archipel à partir des années 1960 sont ensuite présentés. Cette recherche du Nord-Est se développa de façon antagoniste avec le reste de l’archéologie japonaise, davantage portée sur la Protohistoire. Nous réfléchissons enfin au poids d’autres facteurs, tels que les financements de la recherche, la relation ambiguë que ce Centre entretenait avec la recherche paléolithique chinoise, ou encore le rôle des médias.