28 janvier 2021
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Françoise Ged, « Patrimoine et tourisme dans le Jiangnan au prisme d’une coopération franco-chinoise originale », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.1807
À la fin du xxe siècle, les villes historiques chinoises faisaient l’objet de rénovations promouvant une vision stéréotypée de l’architecture chinoise. Malgré des travaux sur le patrimoine menés depuis une centaine d’années, les projets urbains délaissaient les apports de l’histoire locale ou des modes de vie. De 1998 à 2003, un projet pilote franco-chinois mené de manière expérimentale dans le Jiangnan, aux abords de Shanghai, a associé les autorités locales, des professionnels et des enseignants-chercheurs. L’approche incrémentale et pluridisciplinaire, primée en Chine et par l’UNESCO, a donné lieu à de nouvelles prescriptions qui sont appliquées dans certains quartiers de Shanghai dès 2003. Elle s’est accompagnée d’une méthodologie associant séminaires, formation continue et sur sites, avec des thématiques partagées par les deux pays. La pression d’un tourisme intérieur en plein essor a rendu encore plus complexe la recherche d’un équilibre entre développement social, économique et préservation des traces du passé. En outre, les villes historiques d’une même région, souvent concurrentes entre elles, sont peu ouvertes à une mise en réseau propice à une gouvernance partagée et à la mise en valeur de leurs diversités. L’adaptation du patrimoine à la vie contemporaine pose des questions communes sur ce qui fait vraiment patrimoine, mais aussi sur la place des habitants et des usagers dans un environnement où la marchandisation de l’histoire promeut de plus en plus la valeur commerciale des sites.