17 octobre 2014
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Christos Lynteris, « Jean-Jacques Matignon’s Legacy on Russian Plague Research in North-East China and Inner Asia (1898-1910) », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.331
Cet article analyse les retombées de l’Expédition de la Vallée de Selenga menée par le médecin français Jean-Jacques Matignon en 1896 sur les recherches russes autour de la peste bubonique dans la décennie précédant la grande peste de Mandchourie de 1910-1911. En s’attachant tout particulièrement à l’expédition de Danilo Kirilovich Zabolotny à Weichang (1898) et à celle d’Ivan Stepanovich Dudchenko-Kolbashenko en Mongolie et en Transbaikalia (1907-1908), il examine comment l’hypothèse exposée par Matignon, selon laquelle la peste n’est pas endémique dans la région mais importée depuis le Sud de la Chine par des « coolies », s’est trouvée imbriquée dans l’hypothèse russe d’une origine zoonotique de la peste, centrée sur les marmottes sibériennes (tarbagan), vectrices endémique de la maladie dans l’Asie centrale. Cet article étudie comment l’ethnographie médicale russe réussit à forger une hybridation entre ces deux hypothèses, mettant le Lamaïsme au cœur du modèle transrégional de la peste bubonique. Hybridation basée sur l’hypothèse erronée que les marmottes se nourrissent des cadavres des pèlerins et des commerçants, exposés à l’air libre, et que ce sont ainsi les humains qui infectent les marmottes et non l’inverse.