11 décembre 2017
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Noémi Godefroy, « Domination et dépendance : l’évolution du statut des chefs aïnous en Asie orientale (xviie-xviiie siècle) », Extrême-Orient Extrême-Occident, ID : 10.4000/extremeorient.721
À partir du XVIIe siècle, l’île d’Ezo (actuelle Hokkaido) devient une zone-frontière entre les populations japonaise, aïnoue et russe. Les rapports intra- et interethniques dans cette « zone médiane » (middle-ground) s’insèrent dans un système complexe de dépendances croisées économiques et politiques entre les différents acteurs régionaux. Ces rapports d’interdépendance sont matérialisés par la création de ce que Fredrick Barth appelle des « statuts ethniques dichotomisés », des distinctions ethniques figées sous-tendant une altérité irréductible, garants du maintien de relations stables, et par la mise en place de protocoles de légitimation mutuelle, de plus en plus codifiés, lors de cérémonies de remise de tribut.À travers l’étude de ces cérémonies, organisées par les Japonais, en territoire domanial (uimam) et en territoire aïnou (umsa), on observera l’évolution du statut des chefs aïnous à l’intérieur de cette société pluriethnique, et on verra dans quel sens cette évolution reflète les changements dans l’équilibre des pouvoirs régionaux au xviiie siècle.