Le conte schwobien ou la poétique du singulier

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28 juillet 2017

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Comprendre, comme Lucrèce, la variété des choses, c’est voir en chacune une épiphanie de l’unique, en présenter la « singularité quelconque » (Giorgio Agamben). Dans le conte poétique en prose tel que le pratique Schwob, ce regard induit un positionnement instable entre mimesis et absence de représentation. La lecture heuristique, détour trompeur mais indispensable avant une lecture herméneutique, privilégie chez l’auteur de Cœur double et du Roi au masque d’or l’émotion, l’effet, la « sidération ». Mais en même temps, et là réside la force des textes génériquement ambigus qui composent ces deux recueils, la « tendance hallucinatoire » que Schwob attribue à l’image déclinée comme hypotypose permet de saisir vivement l’unicité d’un référent particulier. Cette singularité à la fois quelconque et irréductible, qui transfère sur le monde référentiel le caractère non catégorisable que Benedetto Croce voyait dans l’objet esthétique, confère au « conte » schwobien une poétique aux contours changeants, imprévisibles. L’« effet-recueil » ne remet pas totalement en question a posteriori la singularité de chacun de ces textes prépubliés, et les préfaces elles-mêmes sont des cartes perverses, au sens propre, qui indiquent des pistes de lecture en même temps que leurs déviations.

Understanding the diversity of things, as Lucretius did, means seeing in each and every one of them an epiphany of uniqueness: exhibiting their “whatever singularity” (G. Agamben). In Schwob’s practice of the prose poetic tale, this vision results in an unstable position between mimesis and the absence of representation. A heuristic reading, a deceiving but necessary detour on the way to hermeneutic reading, enhances emotions and stunning effects in the tales of Cœur double and Le Roi au masque d’or. Yet at the same time, the “hallucinatory potency” which Schwob attributes to images treated as hypotyposes enables one to grasp the uniqueness of a particular referent: there lies the strength of these generically ambiguous texts in both collections. “Whatever singularity” is therefore made singular again, and what is peculiar to the aesthetic object according to B. Croce, namely the impossibility to categorize it, is transferred upon the referential world. The “collection effect” does not entirely question a posteriori the singularity of each of these pre-published texts, and even the author’s prefaces seem to offer properly speaking “perverse” road maps by indicating ways of reading these narratives as well as alternative ways.

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