7 février 2007
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Marie-Françoise Bosquet et al., « Voyage aux sources des Mille et Une Heures, contes péruviens », Féeries, ID : 10.4000/feeries.167
Porté par une conjonction d’événements dans l’actualité de ce xviiie siècle (attrait des grands voyages de découverte, querelle scientifique entre partisans des astronomes Newton et Cassini provoquant l’expédition de La Condamine vers le Nouveau Monde), T.-S. Gueullette choisit d’installer le récit-cadre des Mille et Une Heures dans un Pérou mythologique, celui de l’Inca Yahuar Huacac et de son fils Viracocha. D’une part, T.-S. Gueullette se coule dans l’air du temps et répond au goût des salons de l’époque pour le conte fabuleux, d’autre part, il s’inspire de la lecture des Commentaires Royaux de Garcilaso de la Vega, el Inca.T.-S. Gueullette va indubitablement puiser la matière (matière plus épique qu’historique, d’ailleurs) chez Garcilaso, premier prosateur hispano-américain, descendant d’un conquistador espagnol et d’une princesse inca, mais à partir de ces ponctions sélectives dans les Commentaires Royaux, il va disposer un fil directeur propre et modeler données et personnages, leur insufflant vie. De surcroît les ponctions qu’opère Gueullette dans le texte de Garcilaso apparaissent riches d’enseignement pour un lecteur du xviiie siècle aussi bien sur la religion, le culte du Soleil et les Vierges choisies, que sur la stratégie de conquête et de colonisation des Incas.