Face à l’irréparable : le problème de la réconciliation dans la littérature post-génocide

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15 juin 2023

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Aline Lebel, « Face à l’irréparable : le problème de la réconciliation dans la littérature post-génocide », Revue critique de fixxion française contemporaine, ID : 10.4000/fixxion.10919


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Au sein de la série de livres de voix que Jean Hatzfeld a consacré au génocide rwandais, La stratégie des antilopes (2007) a pour spécificité de s’interroger sur les effets au long terme de l’expérience de la violence extrême. Ce changement de focale temporelle se traduit par l’émergence de nouveaux problèmes. Sur le plan moral, ils touchent à la délicate question du pardon et de la réconciliation, à ses conditions de possibilité, ses modalités et sa légitimité. Mais cette réflexion se double d’un enjeu politique et judiciaire, puisqu’elle est mise en œuvre à partir d’une enquête qui porte sur les juridictions gaçaça, créées en 2001 par l’État rwandais et conçues comme une entreprise inédite de justice transitionnelle. Cet article s’efforce d’abord de montrer comment le choc moral produit par la confrontation textuelle des témoignages des bourreaux et des rescapés, qui portent sur la perception de ces institutions, permet de rendre visible le problème d’ordre politique mais surtout moral que pose la question de la réparation. Il s’interroge ensuite sur la façon dont l’œuvre elle-même tranche ce dilemme, et sur ce qui distingue la justice qu’elle met en œuvre à l’égard des témoignages de celle des tribunaux.

Within the series of books of voices that Jean Hatzfeld has devoted to the Rwandan genocide, La stratégie des antilopes (2007) has the specificity of questioning the long-term effects of the experience of extreme violence. This change of temporal focus results in the emergence of new problems. On the moral level, they touch on the delicate question of forgiveness and reconciliation, its conditions of possibility, its modalities and its legitimacy. However, this reflection is coupled with a political and judicial issue, since it is based on an investigation of the gaçaça courts, created in 2001 by the Rwandan state and conceived as an un preceded undertaking of transitional justice. This article first attempts to show how the moral shock produced by the textual confrontation of the testimonies of the executioners and the survivors, which concern the perception of these institutions, makes visible the political but above all moral problem posed by the question of reparation. It then examines the way in which the work itself resolves this dilemma, and what distinguishes the justice that it implements with regard to the testimonies from that of the courts.

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