Les premiers colons de l’ancienne Haïti et leurs attaches en métropole, à l’aube des premiers établissements (1650-1700)

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20 mars 2012

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Philippe Hroděj, « Les premiers colons de l’ancienne Haïti et leurs attaches en métropole, à l’aube des premiers établissements (1650-1700) », Les Cahiers de Framespa, ID : 10.4000/framespa.1050


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Au moment où les premiers établissements durables voient le jour dans ce qui va devenir la partie française de Saint-Domingue, les colons ne sont qu’une poignée. Il est nécessaire d’abord de raisonner sur le nombre, source d’isolement, renforcé par le relief qui compartimente les différents quartiers, par l’éloignement des Petites Antilles, par des liens commerciaux longtemps aléatoires et par le fait dominant que sont les guerres quasi continues, du fait des délais d’application des traités et de l’anticipation dans les conflits. L’extraordinaire mortalité de la première année est un facteur supplémentaire : le climat est hostile et maître du jeu. Le résultat est révélateur de la propension d’une population à reconstruire des repères, à se rapprocher des autres nations européennes et provoquer des fusions inattendues : Français, Anglais, Espagnols se connaissent et connaissent parfaitement les marchands hollandais qui sont souvent les seuls à pouvoir assurer le ravitaillement. Entretenir un lien ne vaut donc que pour celui qui survit dans un univers encore neuf.Cette population est hétéroclite. De l’engagé pour le pétun ou la chasse, à l’officier, du dégradé à l’Habitant, missionnaires, boucaniers, flibustiers ou forbans : autant de parcours qui diffèrent à l’origine pour se rencontrer au terminus américain. Un fait marquant, l’incroyable facilité à se déplacer sur de grandes distances. À ce sujet, traiter de l’Atlantique sans y mêler l’océan Indien et la mer du Sud n’a aucun sens, tant ces zones liquides sont familières et deviennent des prolongements naturels. Reste l’attachement au pays maintenu par les liens familiaux. Distendus, sans doute aussi occultés par les archives publiques, ils demeurent. Le besoin d’argent, l’obligation pour le colon d’avoir une personne de confiance de l’autre côté pour gérer ses affaires, en retour, l’intérêt d’avoir déjà quelqu’un sur place en Amérique pour y envoyer un cadet. Et puis, toujours, souvent (même si au fil du temps la chose est vue de loin en loin), il y a le projet, l’espoir d’un retour, fortune faite.

When the first long-lasting settlements appeared in what was to become Saint-Domingue, the settlers were only a handful. Their isolation was reinforced by the geographical relief which separated the different settlement areas, by the remoteness of the Lesser Antilles, by commercial links which long remained irregular, and by unceasing wars due to the belated implementation of treatises and anticipation of conflicts. The astonishing death rate during the first year was an additional factor: the climate was hostile and gained control. In these conditions, the people who lived there had to invent new landmarks and to become closer to the other European nations. In short, French, English, and Spanish people knew each other and perfectly knew the Dutch merchants who were often the only ones able to provide supplies. Maintaining a link thus had value only for those who survived in a still new environment. This population was heterogeneous: from the indentured servant (enlisted to cultivate tobacco or to hunt) to the officer, from the deserter to the settler, to the missionaries, buccaneers, pirates, or privateers, so many originally different lives finally met in America. The ability to move over long distances was extraordinary, and dealing with the Atlantic without evoking the Indian Ocean and the South Sea makes no sense. Those liquid zones were so familiar that they became natural extensions. What remains is the attachment to the motherland maintained by family ties. Become looser, probably overshadowed in public archives, these ties persisted. The need for money, the necessity for the colonist to have someone trustful to manage his business on the other side of the ocean was compensated by the interest of knowing someone in America to send a youngest son to. And there was always, or at least often (even if this became fainter as time passed), the plan of returning home after making a fortune.

En el momento en que los primeros establecimientos permanentes aparecen en lo que será la parte francesa de Santo Domingo, los colonos son tan sólo un puñado. Antes de nada, se ha de razonar sobre este número escaso, origen de un aislamiento agravado por el relieve que compartimenta los diversos sectores, así como por el alejamiento de las Pequeñas Antillas, por unos vínculos comerciales durante mucho tiempo aleatorios y por el hecho notable que representan las guerras casi continuas que se deben a la demora en aplicar los tratados y a la anticipación de los conflictos. La extraordinaria mortalidad del primer año de estancia es un agravante más : el clima hostil lo domina todo. El resultado es revelador de la propensión de una población a reconstruir sus sistemas de valores, a acercarse a las demás naciones europeas y provocar fusiones asombrosas, es decir que franceses, ingleses y españoles se conocen bien y conocen perfectamente a los mercaderes holandeses que a menudo son los únicos capaces de proporcionar el abastecimiento. Mantener un vínculo sólo tiene sentido para quien ha asegurado su supervivencia en un universo todavía nuevo. Esta población es heteróclita. Del soldado, alistado para el tabaco o la caza, al oficial, del retrogradado al dueño de una Habitación, misioneros, bucaneros, filibusteros o forajidos, todos tienen recorridos propios que difieren al principio, pero convergen en el paradero americano. Un hecho llamativo : la increíble facilidad con que se desplazan por largas distancias.Razón por la cual tratar del Atlántico sin tomar en cuenta el Océano Índico y los Mares del Sur no tiene sentido, por ser estas zonas líquidas tan familiares que se convierten en prolongamientos naturales. Permanece sin embargo el apego a la patria chica, gracias a los vínculos familiares. Distendidos, sin duda también silenciados en los archivos públicos, se mantienen : la necesidad de dinero, la obligación, para el colón, de tener a una persona de confianza en la otra orilla para gestionar sus negocios y, recíprocamente, el beneficio que representa tener a un pariente instalado en América para mandar allí a los segundones. Además, siempre, o a menudo, persisten el proyecto, la esperanza de volver después de haberse enriquecido (aunque se vuelvan cada vez más borrosos con el tiempo).

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