Une famille transatlantique : les Fleuriau

Fiche du document

Date

16 mars 2012

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1760-4761

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess




Citer ce document

de Cauna Jacques, « Une famille transatlantique : les Fleuriau », Les Cahiers de Framespa, ID : 10.4000/framespa.1152


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

Le personnage d’Aimé-Benjamin Fleuriau, planteur de Saint-Domingue issu d’une famille protestante de La Rochelle, est devenu une véritable légende dans sa ville natale depuis la thèse qui lui a été consacrée en 1982. Mais c’est le thème du métissage, à travers l’un des fils dominguois de sa « ménagère », qui a inspiré plus récemment un roman honoré du prix Renaudot, puis l’ensemble de sa famille de couleur qui vient de faire l’objet d’une thèse soutenue à l’Université du Michigan. On discerne bien aujourd’hui, dans le cadre nouveau des cultural studies, comment les familles françaises affrontent les contingences coloniales marquées notamment par la présence, à La Rochelle, de Noirs et Libres de couleur (il a ramené avec lui deux de ses filles de couleur et doté ses fils restés à Saint-Domingue de plantations et d’esclaves), avec une réelle flexibilité dans l’adaptation de leurs stratégies traditionnelles en matière de parentés, mariages, parrainages et successions. La famille rochelaise est, en quelque sorte, remodelée à la lumière de la société esclavagiste dominguoise, mais toujours dans la recherche de la préservation des intérêts de ses membres. Il s’agit de démontrer, dans un premier temps, que le trafic colonial en général marque et façonne aussi bien la France métropolitaine que ses colonies. Puis, réciproquement, à partir d’un large éventail de sources d’archives mais aussi iconographiques, que les relations familiales sur le mode affectif et intime modèlent les échanges transatlantiques et les relations entre Blancs et Noirs. Les catégories notionnelles de race, genre et religion sont ainsi revisitées par une analyse à la fois historiographique et culturelle qui, outre La Rochelle et Saint-Domingue, nous amène également, par un étrange retour, en Afrique, dans le droit fil de la tradition maritime et coloniale perpétuée par les descendants.

The character of Aimé-Benjamin Fleuriau, plantation owner on the island of Saint-Domingue, born of a protestant family of La Rochelle, France, has become a true legend in his native town since a Ph.D. dissertation was devoted to him in 1982.It is, however, the issue of racial mixing [métissage], through one of the Domingan sons of his « housekeeper » [ménagère], which has recently inspired a novel rewarded with the Prix Renaudot, and then his whole « colored » family which has just been the object of a new Ph.D. at the university of Michigan. We can clearly see today, through the new context of cultural studies, how French families dealt with colonial contingencies characterized in particular by the presence of Blacks and free men of color in La Rochelle (he brought back with him two of his daughters of color and gave plantations and slaves to his sons of color who stayed back in Saint-Domingue) with an undeniable flexibility in the adaptation of their traditional strategies regarding kinship, marriage, godparents, and inheritance.The family of La Rochelle is in a way remodelled in the light of the Domingan slave society, but still seeking to preserve the interests of its members. The issue is to establish, at first, that colonial trade in general has marked and shaped France itself as much as it did its colonies. Then, conversely, through a wide choice of archival and iconographic sources, that the family relationships, on affective and private grounds, modelled transatlantic exchanges and the relationships between blacks and whites. The notional categories of races, gender, and religion are thus revisited by an analysis – both historiographic and cultural – which not only takes us to La Rochelle and Saint-Domingue but also, after a strange turn of events, to Africa, in the direct line of the colonial and maritime tradition preserved by the descendents.

El personaje de Aimé-Benjamin Fleuriau, dueño de plantación en Santo Domingo, nacido en una familia protestante de La Rochelle, se convirtió en un personaje legendario en su ciudad natal desde que se le dedicó una tesis doctoral, en 1982. Más recientemente, el tema del mestizaje, con motivo del hijo que tuvo en Santo Domingo con su criada (« ménagère ») fue lo que inspiró una novela galardonada con el premio Renaudot ; y, por fin, el conjunto de esta familia « de color » acaba de ser objeto de una tesis doctoral defendida en la Universidad de Michigan. Se tiene buen conocimiento, actualmente, merced al nuevo enfoque de los « cultural studies », de cómo las familias francesas encararon las circunstancias coloniales marcadas, entre otras cosas, por la presencia en La Rochelle de Negros y « Libres de color » (Benjamin Fleuriau trajo consigo a dos de sus hijas de color, y dotó con plantaciones y esclavos a sus hijos que se habían quedado en Santo Domingo), dando muestra aquellas familias de una verdadera flexibilidad a la hora de adaptar su estrategia tradicional, en materia de parentesco, matrimonio, padrinazgos y herencias. Aquella familia arraigada en La Rochelle resulta, si se puede decir, influida en filigrana por la sociedad esclavista de Santo Domingo, sin renunciar por ello a preservar los intereses de sus miembros. Se trata de demostrar, en primer lugar, que el tráfico colonial en general deja su impronta tanto en la Francia metropolitana como en las colonias y, en segundo lugar, de modo simétrico, apoyándose en un amplio abanico de fuentes tanto archivísticas como iconográficas, que las relaciones familiares de índole afectiva e íntima llegan a modelar los intercambios transatlánticos y las relaciones entre Blancos y Negros. De esta forma, las categorías conceptuales de raza, género y religión son revisitadas mediante un análisis a la vez historiográfico y cultural que, además de conducirnos a La Rochelle y Santo Domingo, nos lleva también, por un extraño rodeo, a África, en la más pura tradición marítima colonial perpetuada por los descendientes de esta familia.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en