Le « printemps silencieux » des monuments, les milieux scientifiques de la restauration et la biosphère

Résumé Fr En Es

Le monument souffre de l’absence d’environnement naturel. Aujourd’hui, les sites restaurés ne supportent ni biosphère, ni réappropriation par le vivant. Au cours des recherches liées à la restauration, les techniques et solutions, apportées par les laboratoires de recherche privés comme publics aux altérations des matériaux de construction, dominent et font appel à la chimie. Le monument est ainsi devenu objet d’expériences de laboratoires, au sein desquels les représentants des sciences humaines se sont souvent désengagés, en laissant ces questions à l’ingénierie. De nouveaux débats et nouvelles directions de recherche méritent de prévaloir. Dans le cadre d’une dialectique biodégradation / bioprotection, les conclusions proposées sont alors celles d’une conservation du biofilm, d’une absence de traitements chimiques, d’une proscription des moyens mécaniques, comme des nettoyages répétés. De nouvelles noces entre minéral et végétal sont possibles. Seule une poignée d’études contribue à la compréhension de la bioprotection, comparée à la vaste littérature consacrée à la biodégradation.

The monument suffers from the absence of a natural environment. Today, restored sites do not support a biosphere or reappropriation by the living. In the course of research linked to restoration, techniques and solutions provided by private and public research laboratories to alterations in construction materials dominate and call upon chemistry. The monument has thus become the object of laboratory experiments, in which the representatives of the human sciences have often disengaged themselves, leaving these questions to engineering. New debates and new research directions deserve to prevail. Within the framework of a biodegradation/bioprotection dialectic, the proposed conclusions are those of biofilm conservation, the absence of chemical treatments, and a ban on mechanical means, such as repeated cleaning. A new marriage between mineral and plant is possible. Only a handful of studies contribute to the understanding of bioprotection, compared to the vast literature on biodegradation.

El monumento adolece de la ausencia de un entorno natural. En la actualidad, los lugares restaurados no soportan una biosfera ni la reapropiación por parte de los vivos. En el curso de la investigación vinculada a la restauración, las técnicas y soluciones aportadas por los laboratorios de investigación privados y públicos a las alteraciones de los materiales de construcción dominan y se apoyan en la química. El monumento se ha convertido así en objeto de experimentos de laboratorio, en los que los representantes de las ciencias humanas se han desentendido a menudo, dejando estas cuestiones a la ingeniería. Los nuevos debates y las nuevas orientaciones de la investigación merecen imponerse. En el marco de una dialéctica biodegradación/bioprotección, las conclusiones propuestas son las de la conservación del biofilm, la ausencia de tratamientos químicos y la prohibición de medios mecánicos, como la limpieza repetida. Un nuevo matrimonio entre el mineral y la planta es posible. Sólo un puñado de estudios contribuyen a la comprensión de la bioprotección, en comparación con la vasta literatura sobre biodegradación.