Créer contre l’oubli ou la censure de la mémoire uruguayenne

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9 avril 2018

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Dorothée Chouitem, « Créer contre l’oubli ou la censure de la mémoire uruguayenne », Les Cahiers de Framespa, ID : 10.4000/framespa.4629


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Pendant la dernière dictature, le tablado abritait des propositions artistiques sous étroite surveillance, filtrées et épurées. Suite à la victoire du Partido Colorado lors des élections de novembre 1984, le régime dictatorial laisse la place à la démocratie et, dès 1985, la murga célèbre dans ses spectacles les libertés retrouvées. Si par définition le contexte immédiat conditionne les répertoires, comment un espace d’énonciation, en théorie sans entraves, intègre-t-il la réalité historique ? Comment la polarisation mémoire vs oubli se traduit-elle dans les propositions artistiques ? Quelle place ce théâtre populaire, objet d’un concours subventionné par la municipalité, a-t-il faite à la question de l’impunité ? Quelles peuvent en être les conséquences légales dans un cadre juridique établi pour scinder la mémoire et fomenter l’oubli ?

During its last dictatorship the murgas, like all forms of artistic entertainment, were closely monitored by a state-controlled censorship. After the 1984 elections, the Uruguayan dictatorship came into demise when the Colorado Party claimed victory. In this more permissive democratic environment, murgas had claimed, by 1985, an important place in the Uruguayan entertainment stages, celebrating its long-lost liberties. If the immediate social context influences murga productions, how can a new way of communication, in theory without political controls, reflect current historic structures? How can the binomial memory vs silence be crystallized in artistic productions? How did the murga, through its government-subsidized entertainment productions, contravene a legal framework whose main objective was to dilute the Uruguayan collective memory and promote silence ?

Durante la última dictadura, el tablado era el reino de los espectáculos de divertimiento vigilados por la censura y las murgas sólo podían comentar oficialmente unos acontecimientos depurados. Con las elecciones de noviembre de 1984, el régimen recibe un golpe fatal. En este contexto tan anhelado, el año 1985 festeja el retorno de la democracia y celebra las libertades tanto tiempo enajenadas. De a poco, se procura reconstruir los lazos sociales. Si el contexto inmediato condiciona la producción de la murga, ¿cómo en un nuevo espacio de enunciación, en teoría sin trabas, se plasma la realidad histórica ? En este trabajo nos proponemos estudiar, por una parte, el trato que le reserva este teatro popular a la polarización memoria vs olvido a través de la cuestión de la impunidad y a su visibilidad en esta producción cultural y, por otra, si estas propuestas artísticas, promovidas desde la municipalidad, contravienen a un aparato legal destinado a escindir la memoria y fomentar el olvido.

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