Des liaisons dangereuses ? Réseaux hérités, supposés et déguisés d’une nonne vénitienne au XVIIe siècle

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2 août 2013

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Francesca Medioli, « Des liaisons dangereuses ? Réseaux hérités, supposés et déguisés d’une nonne vénitienne au XVIIe siècle », Genre & histoire, ID : 10.4000/genrehistoire.1750


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L’article propose une analyse nouvelle du parcours biographique de soeur Arcangela Tarabotti (1604-1652), entrée au couvent vénitien de Sant’Anna à l’âge de treize ans pour y demeurer toute sa vie. Malgré ses origines sociales plutôt modestes, malgré la contrainte de la clôture et un environnement peu propice à la création intellectuelle, Tarabotti parvient à acquérir une place de choix au sein des milieux littéraires du XVIIe siècle. Elle déploie en effet un discours sociopolitique particulièrement radical (« proto-féministe »), notamment à l’égard de la situation des femmes : la Tirannia paterna (puis Semplicità ingannata), le Paradiso monacale (1643), l’Inferno monacale (publié en 1990 seulement), Che le donne siano della spetie degli uomini, 1651), etc. Afin de comprendre cette trajectoire exceptionnelle, l’auteure procède, grâce un important dépouillement d’archives très dispersées, à reconstituer successivement trois réseaux différents : d’abord celui de la famille naturelle de Tarabotti, ensuite celui de sa famille religieuse et enfin celui de sa famille intellectuelle, à savoir les cercles des libertins érudits italiens, autour de l’Accademia degli Incogniti de Venise, mais aussi français. L’étude cherche à mettre en lumière les manières dont Arcangela Tarabotti a réussi à mobiliser ces différents liens et, par là, à constituer son propre réseau. Celui-ci lui permet d’échapper, du moins en partie, à la condition monacale qui lui a été imposée par sa famille naturelle, et de d’accéder, à travers sa correspondance mais aussi la publication imprimée de ses ouvrages, à l’univers masculin des lettres, qui lui accorde une reconnaissance certaine.

This article suggests a new reading of the intellectual biography of sister Arcangela Tarabotti (1604-1652) who spent her life from the age of thirteen in the Venitian convent of Sant’Anna. Despite her rather modest social origins and the constraint of ecclesiastical confinement in her everyday environment, which did little to encourage intellectual activities, she managed to participate in the literary world of the seventeenth century and to develop a highly radical social and political discourse. This discourse (which has been called « proto-feminist ») especially concerned the condition of women. In particular, she published –without being allowed to leave the convent– the Tirannia paterna (later called Semplicità ingannata), the Paradiso monacale (1643), the Inferno monacale (only published in 1990), Che le donne siano della spetie degli uomini, 1651), etc. In order to understand this exceptional life trajectory, the author’s analysis, based on a comprehensive study of highly scattered archival evidence, reconstitutes three different networks in which Tarabotti was involved: her natural family, her religious family, and her intellectual family. The latter included the Italian érudits libertins close to the Venitian Accademia degli Incogniti, but also French authors active in the same radical context. The analysis focusses on the ways Argangela Tarabotti activated these different relations, thus establishing her own networks, which enabled her to escape partially her condition as a nun and to have access, through correspondence and print, to the male universe of letters where she found intellectual recognition.

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