20 janvier 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2102-5886
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Charlotte Barnabé, « Les violences sexuelles commises par des soldats allemands et leur répression dans le Calvados, de l’Occupation à la Bataille de Normandie (juin 1940-août 1944) », Genre & histoire, ID : 10.4000/genrehistoire.7719
Si les travaux concernant les violences sexuelles commises pendant la Seconde Guerre mondiale se multiplient désormais, cette étude s’intéresse, malgré le peu de sources disponibles, aux enjeux qu’elles représentent à l’échelle d’un département. Le Calvados présente un contexte particulier, marqué par une occupation très dense de juin 1940 à juin 1944, et interrompue brutalement par le débarquement allié du 6 juin 1944 suivi de trois mois d’une bataille serrée pour la libération du territoire. Sous l’effet de cette reprise des combats, succèdent à des viols d’opportunité relativement semblables sous l’Occupation, des agressions plus nombreuses, plus violentes et plus localisées à l’été 1944. Comment s’opère leur gestion par les autorités locales dès lors que l’assaillant est allemand et la victime française ? La collaboration en matière d’investigations semble très limitée et la prééminence avant tout allemande. L’autorité occupante a alors toute latitude pour condamner sévèrement les soldats coupables de viol, conformément à ses règlements militaires et à l’injonction de mener une occupation « korrekt ». Là encore, les condamnations paraissent moins formelles et plus violentes sous l’effet des combats. Ainsi, cette étude aborde la manière dont le contexte militaire influe sur les violences sexuelles commises par des soldats et leur gestion par une armée successivement occupante puis combattante.