10 juin 2021
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Jérôme Brénot et al., « Dynamique de conservation des architectures et du mobilier de tranchées de la Grande Guerre : approches géoarchéologiques des premières lignes (Bois de la Gruerrie, Servon-Melzicourt, Marne) », Revue de géographie historique, ID : 10.4000/geohist.604
Une opération de sondages archéologiques menée en forêt d’Argonne (Bois de la Gruerie, Servon-Melzicourt, Marne) a été réalisée dans un petit secteur de premières lignes, occupé continuellement entre 1914 et 1918. Le réseau de tranchées montre une organisation spatiale qui reflète deux phases principales de la guerre, la première correspondant à une phase active des combats (de septembre 1914 à septembre 1915), la plus instable et la plus meurtrière, la seconde aux trois années suivantes (de septembre 1915 à septembre 1918) lorsque les soldats se terrent dans un réseau figé. Les sondages réalisés dans chacun des deux réseaux permettent de dresser un schéma dichotomique dans l’organisation architecturale et stratigraphique des vestiges de tranchées, mais également dans la répartition du mobilier archéologique associé. En particulier, l’étude morphométrique des coupes stratigraphiques montre que l’essentiel du comblement s’opère durant les quelques mois ou années qui suivent l’abandon des structures. La dynamique sédimentaire d’altération des structures 1914-15 ayant fonctionné trois années de plus que celle des structures 1915-18, dans un contexte dépourvu de couverture végétale, le colluvionnement a atteint un niveau d’équilibre conduisant à un quasi-nivellement du réseau 1914-15. Ce comblement rapide a cependant permis une meilleure conservation des parois, des aménagements de parois et du mobilier archéologique associé. La dichotomie architecturale reflète également une évolution dans les modalités d’occupation du réseau de tranchée au cours de la guerre.