Sécurité et conflits d’une région périphérique : les enjeux de gouvernance à la frontière libyenne dans la Tunisie après 2011

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10 juin 2021

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Au cœur de la Tunisie postrévolutionnaire, le sud-est du pays, zone frontalière avec la Libye, révèle au grand jour la complexité des enjeux qui s’y déroulent. Longtemps occultée, cette région périphérique a souffert durant des années d’une exclusion organisée par le pouvoir central. La libération de la parole a permis de mettre cette thématique en lumière, et on comprend dès lors qu’il s’y déroule depuis plusieurs décennies un commerce de contrebande très spécifique et aux parcours internationaux bien rôdés. Cette activité a lieu dans un contexte bien particulier, où s’entremêlent des thématiques extraterritoriales comme la situation sécuritaire libyenne, nationales comme la défense de l’intégrité du territoire, ou encore très locales comme la légitimité de l’organisation communautaire.  Les risques auxquels doit faire face cette partie du territoire sont nombreux et évolutifs. Là-aussi la réflexion est nécessairement multiscalaire. La menace est d’abord portée par les réseaux internationaux du jihad, desquels d’ailleurs, des individus s’exfiltrent pour revenir au pays. Leur dangerosité interroge et la manière de traiter cette problématique n’est pas encore définie. La région fait également face à des cellules terroristes en Libye, voire sur le territoire national, qui ont durement frappé la Tunisie. Aujourd'hui leur réminiscence dans le pays voisin est une problématique à venir. Enfin on peut évoquer des risques beaucoup plus proches du quotidien, au premier rang desquels la sécurité alimentaire. Le climat économique demeure dégradé et les investissements étatiques n’ont pas été à la hauteur de ce que laissait espérer la révolution. Cela est à mettre en rapport avec la manne financière accumulée dans le cadre de la contrebande, et interroge forcément sur des solutions de conciliation.  Face à cette situation, l’armée demeure impassible et concentrée sur son objectif de sécurisation du territoire. Mais au cœur de la société civile et des acteurs locaux du politique, une demande forte émane concernant le renouvellement de la gouvernance de sécurité publique. La prise en compte du contexte local et le recours à une instance inclusive pouvant orienter la politique sécuritaire, sont les axes principaux de cette demande. Devant la complexité de la situation et l’ampleur des risques, une telle instance demeure une solution avantageuse mais également porteuse d’interrogations. Notamment quant à la légitimité du pouvoir central dans un tel processus. Un autre problème porte sur l’identification des acteurs. Si stabiliser le contexte local passe évidemment par un dialogue avec les parties libyennes, quel vis-à-vis crédible et reconnu est-il possible d’identifier ? Même dans l’éventualité d’un dialogue efficace, quelle valeur donner à un accord passé avec un gouvernement d’un pays où jusqu’à trois entités se déclarent autorité légitime ? Voila autant de réflexions que l’on pourra porter, brièvement ici, sur l’avenir de la gouvernance sécuritaire dans le sud-est de la Tunisie.

At the heart of the postrevolutionary Tunisia, the southeast of the country, the border zone with Libya, highlights the complexity of the sakes who takes place. For a long time hidden from common views, this peripheral region suffered during years of an exclusion organized by the central power in Tunis. The liberation of speech authorized to put this subject in the light. At this point we understood that a specific situation took place in this area. For several decades it develops a specific smuggling with well roamed international routes. This economic activity comes along with a particular context where ties different themes: extraterritorial as Libyan security situation, national as defense of the territorial’s integrity, and still very local as the place that as to be given to the community’s authorities. The risks which this part of the territory are facing are numerous and evolutionary. The reflection here is again necessarily multiscalar. The threat is carrying by the jihad’s international networks, of which moreover, individuals exfiltrates to return to their country. Their dangerousness question and the ways of handling this problem are not definite yet. The region also faces terrorist’s cells in Libya, even in the national territory, which hard stuck Tunisia. Today their reminiscence in the neighboring country is clearly a problem to come. Finally we can evoke risks much closer from the daily life, in the foreground of which, the food safety. The economic climate remains degraded in Tunisia and the public’s investments since the revolution are not in an expected height. This as to be refers to the huge financial windfall of the smuggling activity, and questions necessarily about some conciliation’s solutions.  In front of this situation, the army remains impassive and concentrated on its objective of reassurance of the territory. But at the heart of the civil society and the local politics actors, a strong request concerns the renewal of law and order’s policy. The consideration to the local context and the appeal to an including authority which can influence the security policy, are the main axes of this request. In front of the situation’s complexity and the risk’s scale, an inclusive authority is an advantageous solution, but brings interrogations too. In particular there is an interrogation about the legitimacy of the central government in this type of power’s exercise. Another problem concerns the actor’s identification. Indeed, stabilize the local context passes obviously by a dialogue with the Libyan parts. But how identify a credible interlocutor? Even in the possibility of an effective dialogue, what value give to an agreement ties with an authority of a country, where there are three different governments declaring themselves the competent authority? Here are some reflections we can take, briefly, about the future of security’s governance in southeast Tunisia. 

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