26 janvier 2012
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Philippe Bouquet, « Eyvind Johnson ou le bon usage de l’histoire », Germanica, ID : 10.4000/germanica.1261
L’article se propose de décrire la vision de l’histoire d’E. Johnson telle qu’elle apparaît à l’analyse de ses romans. Tout d’abord, c’est le comportement humain qui est sondé et non le cadre dans lequel se situe l’histoire, de sorte que l’historique s’efface devant l’analyse du comportement. L’auteur ne modernise pas le cadre ni l’intrigue mais procède par allusions à la politique. Le tableau d’ensemble se trouve de ce fait dépouillé de presque tout pittoresque, mais cela ne fait que lui conférer une portée plus vaste. Pour Johnson, le lieu véritable de l’histoire est le futur : le recul vers le passé n’est que l’élan nécessaire pour propulser la pensée humaine vers l’avant. Les hommes sont pris dans l’immense masse temporelle qu’est l’histoire, passé, présent et avenir indissociables, fondus l’un dans l’autre. L’être humain est replacé au centre de cette masse temporelle, à charge pour lui de s’y orienter, car l’autonomie de l’événement existe bel et bien, et l’homme doit y puiser des raisons d’espérer. L’histoire étant une constante mise en garde, le roman historique ne peut être un but en soi, mais seulement « un raccourci vers une sorte de vérité sur soi-même, sur l’époque dans laquelle je vis ».