13 juin 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0984-2632
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2107-0784
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/embargoedAccess
Simela Delianidou, « Reale, virtuelle und simulierte Räume im Science-Fiction Kriminalroman Drohnenland (2014) von Tom Hillenbrand », Germanica, ID : 10.4000/germanica.19899
Le roman policier de Tom Hillenbrand Drohnenland [Le pays des drones] (2014) est un roman de science-fiction utopique-dystopique, un thriller politique néo-impérial à l’échelle de l’Union Européenne ; il correspond donc à un genre hybride : la « surveillance liquide », « le capitalisme de la surveillance » virtuel et total, la « dictature numérique » avec ses structures néoféodales et sa mise en œuvre d’une « psychopolitique » sont les thèmes sur lesquels le roman jette un regard critique. Son potentiel esthétique, politique et critique, repose en outre sur le fait que Drohnenland, comme cyberpunk, construit des espaces et des simulations virtuels générés par ordinateur qui, en tant qu’espaces possibles fictionnels, vont bien au-delà des espaces réels des récepteurs et réceptrices : les simulations gagnent l’espace « réel » de la fiction, vont jusqu’à rendre possibles des voyages dans l’espace et le temps, où s’esquisse une « hyperréalité » au sens de Jean Baudrillard, rendant obsolète la distinction entre original et copie, réalité et simulation. De plus, il se pratique dans Drohnenland un jeu ouvert, avec des simulations d’espaces et d’expériences de l’espace hybrides, car non seulement l’issue du roman est ouverte, mais les différentes expériences spatiales et subjectives des protagonistes le sont aussi : dans l’hyperréalité, en tant que « corps numériques », ils ne sont plus tributaires de la vérité d’un « corps de chair », ce qui nous renvoie de manière évidente aux sciences du jeu.