11 décembre 2023
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Florence Baillet, « (Ré)écritures du corps féminin chez Ödön von Horváth : dissection anatomique, chosification et émancipation », Germanica, ID : 10.4000/germanica.20333
Dans la culture visuelle des grandes villes européennes au tournant 1900, le corps féminin apparaît de manière récurrente en étant érotisé, mais aussi fragmenté et réduit à sa matérialité, ce qui rappelle les représentations corporelles alors à l’œuvre en médecine ou en anthropologie. Une pièce comme La Boîte de Pandore – Une tragédie-monstre, rédigée à Paris au début des années 1890 par Frank Wedekind, est ainsi centrée sur le corps du personnage principal féminin, Lulu : il est décrit par les autres protagonistes, peint par Schwarz et finalement découpé par Jack l’Éventreur, qui se propose d’en vendre des organes au London Medical Club. Notre contribution analyse la manière dont Ödön von Horváth fait écho, dans les années 1920 et au début des années 1930, à travers ses personnages de « demoiselles », à de pareilles représentations du corps féminin, tout en les questionnant : en nous penchant en particulier sur les pièces Casimir et Caroline et Foi Amour Espérance, qui sont, comme l’ont montré les travaux de Klaus Kastberger sur leur genèse, intrinsèquement liées, il s’agit d’examiner dans quelle mesure ces textes peuvent convoquer des formes de (re)subjectivation à travers leur mise en visibilité des corps féminins.