28 novembre 2014
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Pierre Trotignon, « Comment Nietzsche comprit Platon », Germanica, ID : 10.4000/germanica.2426
L’antiplatonisme de Nietzsche ne doit pas faire illusion. Il y a aussi une attirance, une parenté des deux philosophies. Nietzsche critique l’idéalisme platonicien : le réel vrai n’est pas le sensible, mais l’immobilité éternelle des Idées transcendantes. Mais lorsque ces Idées et le bien moral ne furent plus crus des hommes, tout s’effondra : le monde intelligible, puisqu’il était un délire de l’homme, le monde sensible puisque l’idéalisme métaphysique l’avait rejeté, comme illusion et erreur. Critiquer Platon veut donc dire critiquer l’idéalisme métaphysique, sa logique, sa morale, et lui substituer une pensée de la volonté de puissance qui exprime le dépassement de soi des forces qui constituent le chaos dionysiaque de l’être. Mais cette théorie, qui détermine un aristocratisme est-elle bien à l’abri d’une perversion, puisque l’aristocrate Platon fut bien perverti par le moralisme socratique ?