28 novembre 2014
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0984-2632
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2107-0784
All rights reserved , info:eu-repo/semantics/openAccess
Bertrand Saint-Sernin, « Georg Simmel : métaphysique du laconisme », Germanica, ID : 10.4000/germanica.2431
L’apparente dispersion de l’œuvre de Simmel s’explique par sa vision originale et rigoureuse des conditions d’une connaissance de l’homme. Il peint les plans multiples selon lesquels s’ordonne le destin des individus. Brassant une matière riche et hétérogène, dont il éprouve, presque avec angoisse, le caractère lacunaire, il varie les approches et les genres : il veut ainsi établir graduellement, tout au long de ses essais et de ses livres, les règles de constitution de l’histoire. L’idéal d’un Ranke, assignant à cette dernière de restituer « ce qui s’est réellement passé » lui semble inaccessible ; l’historien a pour tâche de mettre en relief, dans la profusion indéfinie des événements, des actions entremêlées qui tissent le cours intelligible des choses. Simmel ne renie pas Kant, il inaugure un nouveau style de philosophie sociale. En effet, ce qui figure dans l’histoire à titre de réalité, est indissolublement événement inséré dans un tissu de causes et signification à rapporter à des agents. L’herméneutique appartient à l’essence de l’histoire. Au-delà des régularités et des généralités de la connaissance ordinaire, Simmel essaie d’atteindre à une connaissance rigoureuse des réalités singulières.