14 septembre 2015
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Louis Vax, « Les Philosophes au Pays des Spectres », Germanica, ID : 10.4000/germanica.2822
Depuis toujours, les fantômes et les entités apparentées, doubles, corps astraux, esprits qui hantent les ténèbres etc. ont attiré l’attention des philosophes. Parmi les auteurs de langue allemande, Paracelse soutient que l’homme est pourvu de deux corps, l’un charnel, l’autre subtil. La mort les voue l’un et l’autre à la décomposition : le premier dans la terre, et le second, qui n’est pas un esprit, mais une chose morte, dans l’atmosphère.Par ailleurs, c’est de l’imagination des luxurieux que naissent incubes et succubes. Bien que personnellement enclin à nier l’existence des « esprits » Kant estime qu’il est permis d’en admettre la possibilité sans risquer d’être contredit. De son côté, Jung-Stilling décrit en long et en large le royaume des esprits. Schopenhauer défend quant à lui une théorie métaphysico-physiologique selon laquelle le magnétisme, les rêves lucides, la seconde vue et les apparitions, faits avérés, prouvent l’existence d’une « Volonté » indépendante de l’espace, du temps et de la causalité. Du Prel considère que la perception du double est celle d’un corps éthéré qui s’est séparé du corps physique. En revanche, MenningerLerchenthal juge illusoire cette prétendue séparation : la vision du double n’est à son sens qu’un symptôme de quelque trouble de la somatognosie. – En conclusion, l’auteur partage cette opinion de Max Dessoir, selon qui le monde est plein de magie, mais qu’il n’est assurément pas hanté par les fantômes des morts.