19 février 2010
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Verena Holler, « Peut-on dire le monde ? Perception et narration dans les romans de Robert Menasse », Germanica, ID : 10.4000/germanica.311
Depuis les années 90 on voit clairement se profiler dans la littérature germanophone une volonté de s’opposer à l’ancienne avant-garde devenue canon littéraire et de dépasser l’esthétique adornienne par un retour à la narration. Lors des débats sur la « Neue Deutsche Lesbarkeit », les conteurs, les narrateurs aux ambitions artistiques, l’avant-garde consacrée, tous, se disputaient la légitimité littéraire. L’un des programmes littéraires les plus convaincants du moment, et qui a fait autorité à l’encontre de plus d’un adepte de la « Neue Deutsche Lesbarkeit » est celui de Robert Menasse. Sa « trilogie en quatre volets », Die Trilogie der Entgeisterung, réactualise un « réalisme hermétique » inspiré par Georg Lukàcs et s’avère être le résultat d’une réflexion sur l’histoire littéraire. Il s’oppose autant à la nouvelle honorabilité littéraire d’un simple divertissement vide de sens qu’au réalisme naïf et au formalisme de l’avant-garde. C’est un credo littéraire qui insiste sur la narration du monde contemporain, sans jamais renoncer aux exigences littéraires et à l’autonomie de l’art.