27 février 2017
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Florian Gödel, « Eine Kiste, deren Inhalt nicht mehr zugänglich ist – Wolfgang Hilbigs Roman Das Provisorium und sein Umgang mit der Shoah », Germanica, ID : 10.4000/germanica.3440
À maints égards, la shoah joue un rôle central dans Das Provisorium de Wolfgang Hilbig, elle semble même être la condition de l’existence provisoire du protagoniste tiraillé entre la RDA et la RFA. Même après la chute du Mur, il ne parviendra plus à retrouver la sérénité. La Shoah représente une tache obscure derrière les souvenirs d’enfance lointains, derrière les idéologies qui l’ont utilisée pour interdire toute critique, et en même temps le protagoniste voit en elle la seule vérité du xxe siècle qui, pour le reste, est un siècle de mensonges. Elle devient ainsi pour l’écrivain la légitimation de son écriture. Il en résulte que la shoah occupe une fonction poétologique dans Das Provisorium de Hilbig. Avec Adorno, elle devient la justification nouvelle des écritures de la modernité littéraire. Hilbig ne reprend pas simplement à son compte ce raisonnement, il le soumet lui aussi à la critique. Mais c’est par là qu’il trouve un nouvel accès au mythe, même si son contenu ne lui est plus accessible. De même que la shoah est remplacée par le monde de mensonges qui lui succède mais sur lequel elle continue de diffuser ses effets subversifs par sa simple présence, de même Hilbig parvient à écrire une littérature autoréférentielle qui peut et doit rappeler de manière critique à la société les problèmes qu’il lui reste à résoudre.