24 juillet 2017
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Benjamin Biebuyck, « Ironice verheiratet? Thomas Manns frühe Novelle Der Wille zum Glück als eine narrative Konkretisierung von Nietzsches Zur Genealogie der Moral », Germanica, ID : 10.4000/germanica.3663
Pendant l’été 1896, la revue littéraire Simplicissimus publia en trois épisodes la nouvelle Der Wille zum Glück, que Thomas Mann avait écrite quelques mois avant, après un voyage commun en Italie avec son frère Heinrich. La nouvelle raconte l’histoire d’un artiste très malade ; sa vie est prolongée par son désir d’être uni avec sa bien-aimée – son ‘volonté de bonheur’ –, jusqu’à ce que ce désir soit/assouvi. À cette époque, l’écriture de Mann fut fortement exposée à la constellation intellectuelle formée par Schopenhauer, Wagner et Nietzsche. Concernant l’influence de Nietzsche, les recherches se sont bornées jusqu’à présent à quelques références ponctuelles : le titre, l’expression « pathos de la distance », les images animales. Le but de cet article est de montrer que la nouvelle de Thomas Mann documente une réception intense notamment du troisième essai de la Généalogie de la morale de Nietzsche. Ainsi, l’artiste n’est pas un exemple de la fluidité de la volonté mais plutôt une variante atypique du prêtre ascétique, qui fonctionnalise dans la philosophie de Nietzsche la souffrance pour gagner le pouvoir. La concrétisation narrative de l’architexte de Nietzsche permet d’activer une forme d’ironie qui était nouvelle pour le jeune Mann et qui est visible seulement pour le lecteur averti : l’ironie intertextuelle, qui fait apparaître derrière l’allure tragique une toute autre dimension comique de la nouvelle.