7 janvier 2010
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Marie-Hélène Quéval, « Wolfgang Hilbig. Corps humain, corps social, Une esthétique de la décomposition », Germanica, ID : 10.4000/germanica.500
La peinture du corps avili, mal soigné, alcoolisé, privé de repos et de sommeil sert de métaphore à la conscience coupable de l’écrivain paradoxalement mouchard (IM) et dissident tout à la fois. Cette métaphore a, dans un premier temps, une valeur politique et dénonce la déliquescence de la RDA dans les années 1980. Dans un deuxième temps pourtant, et cela dans l’esprit de Cioran, elle s’élargit pour traduire une angoisse métaphysique plus profonde dans un monde privé d’idéal et de repères depuis la mort de Dieu, l’expérience de l’apocalypse nazie et la découverte des crimes staliniens. L’esthétique de la laideur dans laquelle s’inscrivent les romans de W. Hilbig sert alors à récuser l’idéal de raison et d’équilibre des Lumières tout comme à remettre en cause l’optimisme prôné par le « réalisme socialisme » de Bitterfeld qui rêvait de surmonter le clivage entre les intellectuels et les ouvriers.