4 février 2019
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Ute Weidenhiller, « Angstbesetzt ist das Leben, Überleben ist die Kunst. Zum Begriff der Heiterkeit in Herta Müllers Collagen », Germanica, ID : 10.4000/germanica.5454
La thématique de la peur joue un rôle central dans l’œuvre de Herta Müller. Les formes de répression étatique subies personnellement ainsi que leurs répercussions sont traitées littérairement, par le biais d’une écriture que l’auteur qualifie explicitement d’« auto-fictionnelle » en référence à Georges-Arthur Goldschmidt. Questionnant la possibilité de témoigner des conditions de vie quotidiennes au sein d’une dictature au moyen d’une écriture recourant à l’allégresse, l’analyse détaille les différents modes sur lesquels l’allégresse est à l’œuvre dans les collages. Des exemples choisis déterminent dans un premier temps les contenus associés à la notion d’allégresse. La précarité et l’ambigüité de situations en apparence allègres deviennent ici manifestes, car, dans les conditions évoquées, aucun bonheur allègre ne saurait réellement voir le jour, il ne sera que cité laconiquement, simulé et donc miné de l’intérieur. Dans un second temps, l’allégresse est étudiée en tant que catégorie esthétique, comme jeu créateur avec la langue. La peur est détournée en rimes et en chansons, comparaisons et métaphores génèrent d’étranges connexions de sens. Ce jeu allègre de la langue avec le sérieux de ses contenus est à la source du raffinement stylistique propre à Herta Müller.