23 mars 2024
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Francesco Schiariti, « Stanwyck, Crawford et Hayward : femmes puissantes du gothique féminin tardif (1948-1962) », Genre en séries, ID : 10.4000/ges.4250
Cet article se propose d’examiner de quelle manière la persona et le jeu de certaines actrices modifient les attendus du film gothique féminin à travers quatre exemples significatifs : Barbara Stanwyck dans Sorry Wrong Number (Anatol Litvak, 1948), Joan Crawford dans Sudden Fear (David Miller, 1952) et Female on the Beach (Joseph Pevney, 1955) et Susan Hayward dans I Thank a Fool (Robert Stevens, 1962). Même si ces films présentent des intrigues qui convoquent les grands succès du début des années 1940 dans ce registre, Stanwyck, Crawford et Hayward ont l’assurance et la séduction des « femmes fatales » du film noir, alors que leurs personnages exercent souvent une autorité financière, juridique et sentimentale sur des époux ou amants subjugués. Elles ne sont absolument plus des ingénues, mais se rapprochent des « superwomen » définies par Haskell, capables de s’approprier certaines caractéristiques traditionnellement considérées comme masculines, et altèrent donc les modèles genrés habituellement à l’œuvre dans le film gothique féminin.