28 février 2024
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Gaetano Ciarcia, « Entre distance vécue et identification jouée : les scènes du texte ethnographique », Gradhiva, ID : 10.4000/gradhiva.7756
Jean Jamin était particulièrement intéressé par les logiques sociales de la fiction, au nombre desquelles il incluait le cas de l’ethnologue confronté, durant et après le terrain, à l’identification et à la distanciation (d’) avec les sujets de son observation. Tout en accordant à la première, sur la seconde, une sorte d’avantage herméneutique « initial » indiscutable, Jamin l’exprime sous la forme d’un constat ironique : l’identification est le masque d’un soi théâtralement joué sur une scène où la gaffe peut être, parmi d’autres moments apparemment intempestifs, le deus ex machina de l’initiation ethnographique. Dans certains de ses travaux, il réfléchit à une distanciation nécessaire qui, sans être radicale et inhumaine, interroge une « double fiction épistémologique », voire le pacte participatif que le chercheur instaure sur le terrain avec ses hôtes et, à son retour, avec ses lecteurs.