Le féminisme pris aux pièges

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5 décembre 2010

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Gail Pheterson, « Le féminisme pris aux pièges », Genre, sexualité et société, ID : 10.4000/gss.1574


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Cet article esquisse l’éloignement des tendances dominantes du féminisme de la lutte contre le sexisme institutionnel et idéologique, notamment en s’alliant avec les gouvernements pour « protéger » les femmes contre la violence hors-la-loi, et en lâchant les coalitions entre femmes dans l’espoir d’accéder aux droits en tant que minorité sexuelle. Au début des années 1980, d’intenses débats ont eu lieu entre féministes dites anti-violence/anti-prostitution et celles pro-droits/pro-sexe. Celles qui avaient plaidé la cause des femmes en transgression sexuelle furent identifiées comme les sex radicals. Au cours des trente dernières années, les féministes anti-violence ont réussi à intégrer leurs objectifs dans les réformes législatives nationales, les conventions des Nations unies, les ONG et les représentations médiatiques. Certaines sex radical féministes, usées par la complicité du camp anti-violence avec les gouvernements à la recherche du crédit idéologique pour justifier le contrôle discriminatoire des migrantes sans papiers et des revenus illicites, ont trouvé une base politique moins antagonique dans une alliance Lesbienne, Gay, Bisexuel, Trans (LGBT). Cet effritement des coalitions féministes, aussi conflictuelles soient-elles, représente un décentrage – voir effacement – du féministe radical en faveur des réformes protectionnistes, d’un coté, et intégrationnistes, de l’autre.

This article sketches the distancing of dominant feminist orientations from the struggle against institutional and ideological sexism, most notably in their collusion with governments to « protect » women against criminal violence, and in their abandon of coalitions between women in the hope of gaining rights as a sexual minority. In the early 1980’s, intense debates ensued between so-called anti-violence/anti-prostitution and pro-rights/pro-sex feminists. Those who championed the cause of sexually transgressive women were identified as sex radicals. Over the past thirty years, anti-violence feminists have succeeded in mainstreaming their objectives in national legislative reforms, NGOs, UN conventions and popular media. Some sex radical feminists, worn down by the complicity of anti-violence crusaders with governments in search of ideological credit to justify discriminatory control of undocumented migrants and illicit revenues, have found a less antagonistic political base in a Lesbian, Gay, Bi-sexual, Transgender alliance. This erosion of feminist coalitions, however conflictive they may be, represents a decentering – or erasure – of radical feminism in favour of protectionist reforms, on one side, and integrationist reforms, on the other.

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